L’autocar déboucha sur l’immense parking avec un feulement doux et se gara lentement le long du bâtiment dont les larges parois vitrées ne laissaient rien voir de l’intérieur. Dans le véhicule, les enfants à présent très impatients chantaient à tue-tête une comptine apprise dans la semaine, et Pierre chantait comme eux.
Pierre aimait beaucoup les voyages scolaires. L’année dernière, il avait particulièrement apprécié cette journée passée avec ses petits amis dans la Fermomusée où ils avaient pu voir les animaux de la ferme à présent presque tous disparus dans la vraie Nature.
A l’avant de l’autocar, l’institutrice frappa dans ses mains et le silence se fit immédiatement. « Bien, les enfants, je vous rappelle que nous allons visiter aujourd’hui une ???… » « Bibliomuséethèque » cria en choeur toute la petite classe. L’institutrice sourit . « Parfait. Les consignes sont de ne pas faire de bruit, de ne pas courir partout et surtout, de ne toucher à rien. Les livres que nous allons voir sont très fragiles ! »
Pierre hocha la tête. Il ne savait pas bien ce qu’était un livre, il n’en avait jamais vu, mais il savait, son arrière-grand-père lui ayant raconté, que ces choses d’un autre temps pouvaient se salir, se déchirer, et qu’il n’y en avait presque plus, sauf dans des Bibliomuséethèques comme celle qu’il allait visiter. Il se dressa sur son siège : devant, les autres enfants étaient en train de sortir de l’autocar, et il n’aurait voulu rater la visite pour rien au monde.
(à suivre…)