Océan Num.

closeUne année au moins est passée depuis la publication de ce billet qui peut donc contenir des informations un peu datées.

Nouvelle invitation pour une Xième journée d’étude / un Xième groupe de travail… One more… Next one is real. Bon, je vais me fâcher avec tout le monde mais c’est marre ! Donc :

  • ça commence à me lasser, ces histoires de groupes de travail qui sont plus des groupes que du travail, et ces journées d’études qui sont surtout des journées ;
  • ça commence à me gonfler sévère, tous ces gens qui vont jusqu’au bord du grand Océan Numérique, trempent un orteil, font ” Brrrr on va se mouiller ” et s’en retournent dans leurs hôtels surannés sur les bords de mer d’anciennes villégiatures…

Alors voilà : arrêtons d’étudier la possibilité de faire, et faisons ; arrêtons de nous regrouper pour travailler, et travaillons.

Parce qu’à force de réfléchir et réfléchir encore et encore à ce que nous pourrions faire, et discuter de comment nous pourrions le faire, nous perdons l’énergie nécessaire à le faire.

Ah, une question dans le fond… ” Euh oui mais euh… Et ceux qui veulent apprendre comment on fait ?

Mais sacrebleu, TOUT est sur le net et/ou dans les livres. Et le meilleur moyen d’apprendre à faire, c’est encore d’essayer de faire. Même si tu te plantes, tes échecs te serviront. Alors aide-toi, ça t’aidera… Basta.

PS : ce billet porte le numéro 400. Champomy pour tout le monde.

29 thoughts on “Océan Num.

  1. le problème pour moi c’est plutôt 5 invitations quasi la même semaine aux 4 coins de la France : on a l’impression que ça remplace Lire en Fête… sinon, c’est comme les colloques universitaires, c’est plutôt le fait de se retrouver ensemble et de casser la croûte et rigoler un coup – mais quand on voit l’énergie et le pognon mis là-dedans (encore que, ai refusé participation à journée de ce type à Toulouse cette semaine parce que refus de rémunération décente, sous prétexte qu’on nous enfournait par table ronde de 4) on se dit que c’est dommage justement par rapport à ce qu’on fait au quotidien, essais, tests, brassages…

  2. Bien dit, je suis d’accord à 200%, d’autant que je reçois au moins une demande d’intervention à une journée d’étude par jour en ce moment…. (soupir, et champomy, oui tiens ça fait longtemps ! 🙂 joyeux quatre-centième !

  3. @FBon : voilà, tout ce temps et ce pognon grillé à papoter, qu’est-ce qu’on pourrait en faire des trucs plus efficaces…
    @Bibliobsession : C’est un Champomy spécial…
    @Lully : STFW ?? Pour le lien avec le billet que tu cites, on ne s’amuse même pas, tout le monde se prend au sérieux 🙁

  4. > dbourrion : Search The Fuckin’ Web. L’équivalent contemporain de RTFM (Read The Fuckin’ Manual).

  5. @Lully et @RM : voilà, je sentais bien que vous alliez déverser des immondices ici, en ce lieu où personne jamais n’avait osé écrire “couille”, par exemple. Bref, il faut que des chartistes commentent pour que ça dérape 😉
    J’avais bien pensé au RTFM mais en fait, à peine réveillé, j’achoppais sur le S… M’enfin, merci de vos précisions.

  6. ai été lire le billet STWF – faut qu’il y ait malentendu : on est content d’être invités etc… et on a tous une grosse dette à ces rencontres (d’ailleurs, pour ma part, OT et DB les ai d’abord rencontrés à journée Affordance la Roche/Yon, de même journée ABF PACA en janvier est un bon souvenir)

    mais là, j’en suis à 5 invits pour la même semaine à mi-octobre, et d’autre part on m’invite à présenter publie.net parmi d’autres (bien plus gros que nous, qui sommes une petite poignée de bénévoles pour notre coopérative d’auteurs) alors c ‘est le syndrome table-ronde qui frappe : je ne veux plus de tables-rondes, en littérature non plus, d’ailleurs

    qu’on nous demande de plancher sur un thème précis, en solo, pour y aller à donf, et chacun recompose ce qu’il reçoit à son profit (c’était très bien ABF PACA janvier de ce point de vue)

    d’autre part, pourquoi et comment parler des outils sans parler des contenus ? c’est comme il y a une paire d’ans, à Tours j’étais allé successivement, à 3 semaines de différence, à un colloque Rabelais et un colloque Balzac, et je devais être le seul participant commun… pourquoi, dans ces journées, ne pas joindre aussi des auteurs, moment de lecture (là encore, en janvier c’était le cas), qu’il n’y ait le numérique d’un côté (et ceux qui s’en occupent) et les rayons de l’autre (et ceux qui achètent, animent etc)

    en ce moment même, au Printemps de Bourges, l’ex BDP http://www.chermedia.com a pris contact avec CyBook et Iliad, chacun leur a prêté 5 bécanes – contacté, leur ai fait un libre accès (gratuit, total, no drm) à note base publie.net (230 textes d’auteurs contemporains, et versions eBook) – ce qui va se passer ces 5 jours je ne sais pas – sauf que je lirai avec plus qu’intérêt ce qui en aura résulté : c’est ça dont on a besoin, chacun est assez grand )

    et à ces expériences, on est prêts, et ça peut être tout de suite, pas besoin d’attendre 6 mois – ce qui est paradoxal, aussi, c’est la masse d’échange à quoi ces expériences nous conduisent (encore hier, en requérant tes services, Daniel, sur cette question des annotations partagées en BU suite à question Québec/Laval), et que c’est en y travaillant, au jour le jour, qu’on change nos concepts, qu’on en découvre d’autres etc…

  7. @fbon : ce qui me fait râler, c’est quand la journée n’est qu’une journée où l’on explique 15 fois la même chose – tout est en ligne, mince. Donc soit c’est une journée de travail, de vrai travail – et ça peut se faire à distance, mails et cie ; soit ça ne sert à rien, à mes yeux.

  8. correction lapsus 1ère ligne : “il ne faut PAS qu’il y ait malentendu”

    et merci encore pour hier LDAP CAS SHIBBOLETH & Co : vive la Bourrion Service totale sur web !

  9. @fbon : Attention, STFW n’est pas forcément une manière cruelle et vulgaire d’envoyer quelqu’un se faire voir : c’est un conseil conventionnel des forums, qui est souvent plus amusé que colérique. Ou même n’est ni amusé ni colérique mais simplement conventionnel : on écrit STFW parce que c’est plus court que d’écrire : “Tu as cherché sur internet avant ?”
    C’est une invitation aimable à faire une recherche préalable sur le web avant de demander conseil aux spécialistes.
    C’est précisément ce que suggère DB dans son billet.

  10. y’a aussi le célèbre “google est ton ami”, c’est plus poli . Notre métier c’est pas [un peu] de la recherche d’info ??? Effaré des questions que les professionnels me posent quand on connait la richesse du net !. Tout ça correspond à une attitude générale dans la société : celle de l’attentisme de l’immobilisme et l’inertie sociale. Vous avez raison réfléchir c’est bien mais agir c’est mieux et surtout bien plus formateur et enrichissant. Si c’est pour regarder des PPT y’a slideshare pour ça 😉 non ??? J’ai appris et réalisé tellement de chose par moi même en partant de si peu. Mais, pour ça il ne faut pas avoir peur de l’échec car il fait partie de la vie, ne pas avoir peur du regard d’autrui et surtout avoir confiance en soi. Il n’y a pas plus formateur qu’une expérience ratée, qu’une erreur commise. Car tout ce qui ne tue pas te rends plus fort comme disait Nietzsche … et à Médine de rajouter “à plus forte raison si tu fournis l’effort” ……….

  11. Heureusement qu’on est dans la catégorie “pourquoi est-il si méchant”, je serais peut être excusée !
    Parce que là, je vous aime bien, mais franchement vous exagérez, vous frisez l’indécence et vous donnez des armes aux réfractaires du web en général ! Car si on résume grossièrement : pour vous faire venir à une journée d’études, il faut vous inviter tous les 3, ou entres gens de la même sphère, avec à la clef une bonne rémuneration et un bon resto ? C’est sympa pour ceux qui se démènent pour essayer d’organiser des journées avec des éléments moteurs pour tenter de convaincre des collègues ou tout simplement leur ouvrir de nouvelles perspectives, et c’est à ça que sert tout le “pognon” mis dans ces journées (au passage tout le monde ne se fait pas rémunérer : la différence entre ceux qui ont la naïveté de croire encore ?) !
    Parce que non, tout ne s’apprend sur le web ou dans les livres, il faut parfois des facteurs déclenchant pour oser la baignade dans l’océan numérique, pour ma part si il n’y avait pas eu le Bibliobsédé je ne serais peut être jamais devenue blogueuse, si il n’y avait pas eu Mediamus je n’aurais jamais tenté l’aventure d’une présentation devant une assistance !
    Je peux comprendre que vous en ayez marre d’être sollicité, mais s’il vous plait ne tapez pas sur ceux qui n’osent pas et qui ont plutôt besoin d’être accompagnés et encouragés !

  12. @la desesperate : nuançons. Dans certains cas (les écrivains par exemple), la question de la rémunération se pose parce que, du fait de leur statut d’écrivain, ladite rémunération participe de leur survie financière, je pense. Pour ce qui me concerne, comme je suis fonctionnaire, je refuse toute rémunération (il est facile de vérifier). Le resto, je m’en fous, un kebab me va aussi. Et je ne tiens pas le moins du monde à être ‘entre amis’.
    La remise en cause ici, pour ce qui me concerne, ne va pas vers les personnes qui organisent, elle va vers des habitudes du métier de réfléchir sans cesse sans rien faire. Combien de cas dans ton genre (pour qui cela a fait bouger les choses) et combien de collègues qui viennent, disent “ouh c’est intéressant” et se dépêchent de ne rien faire ? C’est cela qui m’agace et me lasse.
    Sans doute que ces journées peuvent servir de déclencheur, mais pour en faire quelques unes, la plupart du temps, elles ne servent à rien, sauf à faire s’envoler des énergies et de l’argent public.
    Sur la question de ne pas oser, si l’on parle des institutions et donc des décideurs, c’est juste insupportable qu’une institution et un décideur n’osent pas. Notre milieu est globalement frileux, tout le monde le sait. Et les exceptions dont tu participes ne font pas disparaître la frilosité ambiante.
    Et puis encore une remarque amicale : relisons ce passage : “C’est sympa pour ceux qui se démènent pour essayer d’organiser des journées avec des éléments moteurs pour tenter de convaincre des collègues ou tout simplement leur ouvrir de nouvelles perspectives”. Justement, ce qui me rend fou, c’est que nous ayons à nous démener pour convaincre les collègues ou simplement leur ouvrir des perspectives… Parce que si nous étions ce que nous prétendons être, un milieu de gens curieux et cultivés ouverts à tout et tous, prêts à toutes les expériences culturelles et intellectuelles, nous n’aurions pas à nous démener pour faire bouger les choses… Non ?

  13. @dbourrion hyper bien dit et parfaitement nuancé !

    La fin de ton texte traduit parfaitement mon ressenti. Quand on est “ouvert” “curieux” “cultivé” tout cela se fait naturellement … C’est ton cas et celui d’autres … Ce que je me dis, en fait c’est que travailler dans la culture est un confort, une façon de se faire plaisir au quotidien sans jamais réfléchir sur le fonds … Une façon de se donner bonne conscience peut être, une forme d’attitude bobo. En tout cas je suis devenu bibliothécaire pour apporter quelque chose à la société, et rendre ce qu’on m’a donné, aider à l’émancipation des citoyens, à leur responsabilisation, leur sens critique. Et quelque part comme toi ou Davidolib je suis épuisé des efforts à faire pour des petits résultats…. Je suis parfois même étonné de voir mes amis, chômeurs, étudiants, ouvriers montrer beaucoup plus d’intérêt et de curiosité envers tout cela, que les bibliothécaires en montrent pour eux, les non usagers si importants à mes yeux (nouvelles technologies, travail fait dans la bib, rôle de citoyenneté…).

    Un jour il ne faudra pas s’étonner qu’on soit remis en question sur le fonds et dans nos missions, que le métier soit menacé. Il ne faudra s’en prendre qu’à nous et passer à autre chose. L’innovation, l’évolution la remise en question sont nécessaires dans toutes les branches de la société (pensez à l’automobile qui coule, à l’industrie du disque, au système politique à bout de souffle….).

    Rester figé nous condamne à moyen terme. Les gens comme dbourrion et Silvère devraient pouvoir faire des choix stratégiques, avoir des moyens pour impulser des vraies innovations avec la possibilité d’expérimenter à un niveau national ou régional.

    Nous sommes tellement frustrés… Qu’on doit utiliser nos compétences techniques et exprimer nos avis sur des blogs privessionnels alors qu’on a tous à apporter sur un plan institutionnel.

    Devoir se démener pour apprendre les bases de notre métier (version 21e siècle) c’est quand même fou.

    Tu as raison, parfois cela mérite de s’arrêter deux minutes, de s’interroger sur le fonds, de faire une auto critique profonde et sincère, pour partir sur des bases nouvelles. Mais trop peu sont prêts…

    N’oublions pas, c’est l’argent de ceux qui n’en ont plus qui nous rémunère et finance nos (non) actions. C’est une forme de luxe permis par la richesse (relative) de nos sociétés… Mais tout à une fin, les choses changeront.

  14. Je rentre d’une après-midi préparatoire pour une première journée de colloque sur le numérique en octobre à Montpellier, je pense que la volonté de départ de Languedoc Livre et Lecture est de croiser tous les points de vue : en une journée on aura droit aux auteurs, libraires, éditeurs et bibliothèques. Deux pour chaque poste et, aux tables rondes, on a résolument préféré les exposés de 20 minutes chrono, avec angle d’attaque précis et percutant. Qui s’étonnera de retrouver le nom de François Bon pour parler de création littéraire numérique ? Mais c’est dans la fameuse semaine aux 5 dates… Les chances sont minces, si je comprends bien 😉

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