Candide et le conservateur (Episode 1 Saison 3)

closeUne année au moins est passée depuis la publication de ce billet qui peut donc contenir des informations un peu datées.

Candide : Bonjour. Je souhaite monter mon blog et je ne sais pas comment faire.

Le conservateur : Les blogs ne sont pas des outils sérieux. Mais je peux vous former à notre catalogue.

Candide : Euh… Je comptais justement animer un blog sérieux sur le sujet de ma thèse, mais je ne connais pas les logiciels nécessaires et je me disais que peut-être, à la bibliothèque…

Le conservateur : Les blogs ne sont pas des outils sérieux. Mais je peux vous former à notre catalogue.

Candide : …

Le conservateur : Le catalogue ?…..

Candide : …

0 thoughts on “Candide et le conservateur (Episode 1 Saison 3)

  1. Candide pourrait convaincre le conservateur si, au lieu de parler de “blog”, il employait l’expression “carnet de recherche” (c’est très hype, il existe des formations très chics pour les chercheurs et ça fait plus sérieux)

  2. @Nadine : certes, sauf que le conservateur pourrait faire un peu de veille et sortir enfin du 19ème siècle en cessant d’être effrayé de tout changement et de toute nouveauté… 😉

  3. La conservatrice (après avoir montré les catalogues-avec cet étonnement toujours renouvelé de “les” voir s’y intéresser- le résolveur de liens un peu poussif, dans un silence sidéral- diverses bases, puisqu’elle sont payantes) : “si je vous dit fils rss, ça vous cause ?” silence. “Avez-vous entendu parler des blogs ? Pourriez-vous m’en dire quelque chose?”Silence ; parfois un(e) jeune femme/homme glisse “Skyblog” avec un sourire.
    La conservatrice (qui n’a plus que 10 minutes), “Bon alors, vous arrive-t-il d’aller vérifier plusieurs fois par semaine dans plusieurs sites internet, s’il y a des nouveautés…Si je vous montre comment créer un compte et vous abonner aux nouveautés de l’INRS, du BIT, eyc…” Bruit de windows qui s’éteignent, l’heure c’est l’heure. Restent 2-3 “eux” à qui ça cause.

    Bref, 2 fois sur 3 (sur 140 “eux” de M croisés depuis septembre 08), la brave conservatrice se sent à mille miles de son public, notamment lorsqu’elle sort de l’exercice obligé catalogue-BDD, et a le sentiment que ses “eux” ne voient pas encore l’intérêt d’être actifs dans leurs recherches d’information, et n’imaginent pas encore ce qu’est la veille… Peut-être que si un jour “on” “leur” demandait de chercher, synthétiser et mettre à jour des informations, avant la thèse, “ils” s’y intéresseraient ?

    La conservatrice aimerait bien rencontrer Candide, mais elle craint fort qu’il ne soit… conservateur !

  4. @NaCl : et puis : si même leurs enseignants ou leurs bibliothécaires ne prennent pas les blogs au sérieux, comment “eux” le pourraient-ils ?… 😉

  5. En fait, je me retrouve totalement dans le commentaire de NaCl.

    En formation, en ce moment, nous montrons à des L1 (oui, oui) quelques outils de veille.
    Pour beaucoup, ça ne signifie rien. Selon les groupes, la consultation d’internet varie d’une fois par jour à deux-trois fois par semaine.
    C’est donc que soit ça vient trop tôt (ils en auront peut-être besoin, mais dans quelques années ou quelques mois: pourquoi ne pas attendre, dans ce cas ?), soit qu’ils n’ont pas besoin d’outils de veille à ce niveau.

    Donc leur montrer “autre chose”, ok, si c’est utile. Sinon, comme me l’a dit un étudiant pas plus tard qu’hier, alors que je présentais les fils RSS :”ah ouais, c’est comme Netvibes… j’ai déjà un compte, mais je l’utilise pas, je trouve ça un peu gadget”. Je n’ai rien répondu.

    Ensuite, laisser tomber l’exercice catalogue (là, je sens un petit côté provoc’ de la part de notre geek préféré, je joue le jeu :-)), je ne vois pas pourquoi. Voilà justement un instrument dont ils ont un besoin immédiat – ok, il est parfois -souvent- mal fichu, lent, pas très intuitif. N’empêche que… là, il y a un besoin qu’il faut satisfaire. Après, il y a plusieurs manière de montrer un catalogue: assis derrière un PC, ou dans la bibliothèque parce que l’on a plusieurs documents à trouver.

    Et puis sur le fond… le problème des formations c’est que, très souvent, elles sont déconnectées des contenus disciplinaires. c’est à mon avis là que gît le problème principal. “L’information scientifique et technique”, en fait, ça n’existe pas en tant que tel. C’est un outil pour les physiciens, les historiens, les sociologues… S’il n’y pas un exposé, une dissertation ou un mémoire derrière, c’est peine perdue.

  6. Totalement d’accord avec MxSz sur les aspect disciplinaires.
    Pour ne pas faire trop long, j’ai coupé les considérations de mon premier commentaire sur ce thème, mais avec les M1 que j’ai eu sous le vidéoprojecteur ces derniers temps, les seules choses qui aient bien marché, c’est tout ce que j’avais réussi à trouver qui soit directement en lien avec leur diplôme :
    INRS pour les gars qui font de la sécurité, stats du BIT pour ceux qui font du management international, bases de données du ministère de l’agriculture pour ceux des produits végétaux, etc. Bref, tout ce que que je ne suis pas formée pour connaître, et qui prend un temps fou à repérer, et assimiler (surtout que nous avons une bonne vingtaine de diplômes de M différents rien qu’en éco-droit-gestion). Et les profs… rien ou presque.

    Une seule qui m’ai passé un bon de commande clair, avec des bases dont j’ignorais tout à montrer. Sur le coup, je n’ai pas été bonne, l’information m’ayant été donnée la veille de la formation, mais au moins l’an prochain, ces gens là auront une formation à la recherche documentaire susceptible de leur servir.

    Pour finir appel à témoignage : qui a déjà eu une collaboration étroite avec un/e prof soit au moment de la préparation (donc vraiment, à la rédaction des exercice et tout), soit en salle lorsque sa première fournée d’étudiants dans un diplôme donné était formé “à la recherche documentaire” ?

  7. @NaCl
    Ben… moi (en éco) et une collègue en histoire, à chaque fois avec des L1. Avec l’enseignant et une commande précise, ça change tout. On peut en discuter en off, si vous voulez, et si Daniel veux bien communiquer mon mail.

  8. Un peu pareil…

    on passe du temps à montrer de façon pas trop ennyant ou détaillée le catalogue, là ça va , ils comprennent le but et l’objectif puis on passe au portail documentaire (assez fournis 450k euros d’abonnement dedans). On a des “Oh, ah..” et puis la question qui nous tue
    “et cela va nous servir à quoi?”

    ben oui, ils sont en 1ere bachelor ou au mieux en 1ère master. Le contenu de l’online est principalement de niveau recherche, doctorat et master 2…

    Par contre, avoir pleins d’exemplaires du seul livre qu’ils vont lire parce que l’examen et le cours
    sont basés dessus et que le prof le cite tous les jours, ce serait le paradis pour eux…

    Et je n’ose vous parler du nombre non négligeable d’étudiants presque diplomés qui nous avouent (parfois avec honte) qu’ils n’ont jamais utilisé la bibliothèque durant leur étude avant de faire leur mémoire de fin d’étude (méthode syllabus du cours – compilation des notes de cours + questions d’examens des années précédentes et roulez jeunesse)

    Mais on y croit…

  9. Pareil que Chaps. Je crois qu’on en est à faire le boulot des profs en les incitant à faire des vrais travaux de recherche (jamais vu un catalogue en Master !) et qu’en plus, on sur-estime leurs compétences sur les “nouveaux” outils web.
    Aïe, je parle comme un prof de collège qui fustigerait le travail des instits…

  10. @Chaps et @ Raphaële : certes. Mais si nous ne le faisons pas, personne ne le fera. Alors faisons-le, approprions-nous ça, nous sommes encore les meilleurs formateurs sur ce point… Si les enseignants bossent avec nous, tant mieux ; sinon, les étudiants n’en sortiront pas plus bêtes…

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