7:15-2:00 AM

closeUne année au moins est passée depuis la publication de ce billet qui peut donc contenir des informations un peu datées.

La Glasgow University Library est ouverte de 7:15 du matin à 2:00 du matin, le lendemain, 361 jours par an. Il faut imaginer 12 étages, d’environ 2000 m2 chacun…

En bref, comment font-ils ?

Durant l’année, en semaine :

De 9h à 17h, ouverture de tous les services, accueil, assistance informatique (plus de 900 PC + wi-fi), prêt/retour, paiement des amendes, renseignements bibliographiques, PEB (articles transmis par mail à la demande, gratuitement, si disponibles dans le réseau UK), fonds spécialisés, cartes, etc, avec l’ensemble de l’équipe de la bibliothèque (subjects librarians, enquiries, collection services, etc.), et 1 à 2 agents de sécurité “université” postés à l’accueil, 2 ou 3 patrouillant dans les zones “silence” et “quiet”, et un portique de contrôle d’accès lisant les codes barre des cartes d’étudiants. Ah oui, une équipe de ménage est également présente en permanence (personnels de l’Université aussi…)

De 17h à 20h, une équipe de soirée prend le relais, composée de personnels à temps très partiel : étudiants, mais aussi autres personnels de l’université désireux de faire des heures supplémentaires. Un équipe composée d’environ 25 personnes peut intervenir en soirée, mais la bibliotheque ouvre chaque soir avec 8 personnes, selon un planning élaboré chaque semaine :

  • Un “supervisor”, différent chaque soir
  • 3 “assistant librarians” (paiement des amendes, réservations, renseignements, débourrage d’imprimantes)
  • 4 “stock assistants” (rangement des retours)
  • 3 à 5 agents de sécurité (contrôle d’accès et rondes)

Cette équipe de soirée est formée aux tâches de base sur une journée, munie d’un dossier récapitulant les règles contractuelles et le fonctionnement courant, et encadrée par les supervisors, qui sont renouvelés moins fréquemment que le reste de l’equipe et sont explicitement chargés de ce management de proximité.

De 20h à 2h et de 7h à 9h, seuls 3 a à 5 gents de sécurité sont présents dans le bâtiment, un restant à l’entrée et veillant à ce que seuls les étudiants munis d’une carte entrent. Seuls les prêts retours sur automates sont possibles. La possibilité de payer les amendes directement en ligne est la seule demande récurrente des utilisateurs pour cette tranche horaire. En ce temps d’examens, la bibliothèque – je l’ai vu de mes yeux vu- est pleine à 23 h comme à 9 h…

Samedi et dimanche :

Configuration comparable à celle de la tranche 17h-20h, de 13 à 17h. Le reste du temps, ouverture en “services restreints” avec la seule équipe de sécurité.

Pendant les vacances universitaires (juin-juillet), passage en configuration minimale dès 17h.

Une combinaison de services de haute qualité en journée et une ouverture maximale ; les résultats de la dernière enquête Libqual sont éloquents : les étudiants sont satisfaits, très satisfaits, et j’aurais bien aime étudier ici, ou même y travailler comme bibliothécaire d’ailleurs, car tous les professionnels peuvent quitter les lieux avant 17 h tous les jours, s’ils le souhaitent ! Bref, un système stable, mature et qui satisfait toutes les parties.

Petit reportage photo suit dans prochain billet : la UoGL à 23 h ce jeudi 29 avril 2010 (les 2 photos illustrant ce billet ont été réalisées sans trucage).

 

 

6 thoughts on “7:15-2:00 AM

  1. Nom de Dieu !!…
    questions plus macros :
    * combien d’ETP (dont serv de sécu ?) ?
    * quelle surface ? 12*2.000 ?
    * combien de prets ?
    * combien d’acquisitions ?
    * combien de ‘patrons’ ?
    * quel organigramme ?

    veinard !

    Je vois pas comment en parlant anglais tu peux t’en sortir a glasgow, mais bon…
    🙂

  2. a) @PK j’ai un secret, je parle mal anglais, ai fait des sejours au Texas et regarde Dr House sans sous-titres en lisant du Jane Austen : donc rien ne m’impressionne, et sutout, je n’ai pas d’habitudes prises avec l’accent d’Oxford ;-0
    b) @MxSz et @PK : on sent les mecs qui remplissent leur ESGBU. Z’etes murs pour faire dirbu…
    c) j’ai recupere cet apres midi toutes les donnees sconul et ferai un billet un moment donne
    d) l’argent est le nerf de la guerre, mais les comparaisons mal venues ne doivent pas empecher d’avancer. Si on est pauvre avec des idees, on peut faire plein de petites choses.
    e) regarder seulement les chiffres bruts, c’est juste se conforter dans l’idee deseperante qu’on ne peut rien faire et que partant on ne fait rien

    See you later (ca c’est pour MxSz !)

  3. @PK Détail d’anglais bibliothéconomique appris sur le tas cette semaine : “patron” est un terme américain pour SIGB, le librarian outre manche (en tout cas à Glasgow) dit plus volontiers “users” et le souligne quand il cause paramétrage de SIGB…

  4. Je n’ai pas dit ni sous-entendu que c’était uniquement grâce à des crédits importants qu’une telle bibliothèque fonctionnait aussi bien. Comme dit le grand Schtroumpf, ce n’est pas en réclamant toujours plus de schtroumpf que ça fera avancer le schmilschtroumpf, et puis le grand schtroumpf dit aussi que le schroumpf ne fait pas le bonheur.

    Simplement, je suis curieux 🙂

  5. @MxSz schtroumpfons là. Je vais me presser un peu de faire le billet indicateurs, fiche signalétique parce que la place d’une BU dans une grosse institution comme celle-ci reste impressionnante.
    Ceci dit, le poids financier n’est rien par rapport au poids symbolique et à l’intégration de l’usage de recherche d’information dans à peu près tous les cursus.
    Médecine basée sur des cases studies et la résolution de problèmes (et non, pas sur des items numérotés de 1 à 4xx, avec juste des recettes, disant qu’à telle question il faut caser tels mots clés et point barre), droit sur la mise en relation quasiment dès le début de cases (comme en France) mais aussi de doctrine (bon, quand on voit l’intégration intelligente des données dans Westlaw, c’est moins sportif que le marathon Jurisclasseur, doctrinal, Dalloz), politics sur la rédaction d’essays dès les années d’undergraduate.

    Je causerai la semaine prochaine de l’investissement de la bibliothèque dans le lancement du logiciel antiplagiat turnitin, et son usage comme un outil d’apprentissage de l’art raisonné de la citation et de l’utilisation de sources plus que de répression.

    Bref, le plus fantastique, c’est que la bibliothèque, loin d’être juste un silo à documents et à millions, fait aussi l’objet d’un investissement dans les enseignements.

    Et je crois que nous rattrapons doucement en terme de locaux et de moyens documentaire notre retard, mais que côté pédagogique, l’université française n’aime encore guère ses bibliothèques, et que ce problème culturel majeur ne se schtroumpfera pas d’un coup de cuillère à pot, ni même de gros morceaux de beurre dans les épinards…

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