Le pourquoi du non

closeUne année au moins est passée depuis la publication de ce billet qui peut donc contenir des informations un peu datées.

Je suis souvent sollicité pour diverses interventions – et cette année, j’ai refusé presque à chaque fois (parfois en ayant le sentiment de froisser la personne qui m’invitait). Alors je me suis dit qu’il me fallait expliquer pourquoi je refuse. Je refuse :

  • parce que faire une intervention, même de 30 minutes, me prend un temps certain : j’essaie de ne pas resservir la même soupe et mine de rien, faire une présentation un peu propre, ça peut vite devenir long ;
  • parce que traverser la France pour parler une heure, c’est long et fatiguant, ça bouffe de suite deux jours (on part la veille souvent) ;
  • parce que les retours d’expérience et autres témoignages (outre que les lunettes noires et la fausse barbe me vieillissent) commencent à me fatiguer : tout ce que nous faisons à Angers est en ligne. Tout. Il suffit de lire. Les bibliothécaires savent lire, non ?
  • parce que réfléchir des mois entiers ne sert à rien si à un moment, on ne se lance pas. Or souvent, j’ai eu le sentiment que mes interventions, si intéressantes qu’on me dise qu’elles étaient, ne seraient suivies d’aucune mise en pratique ;
  • parce que déplacer tant de monde (intervenants + public) quand le net permet d’avoir tout à portée de mains, ce n’est pas très développement durable ;
  • parce que j’ai un boulot qui m’occupe largement. Franchement, je n’ai pas vraiment de temps à perdre dans les TGV même si j’adore le train (mon rêve – je suis sérieux –  c’est de monter dans la cabine du conducteur un jour pour faire un long voyage – si quelqu’un de la SNCF passe par là…).

PS : Oui, je rejoins le Boss sur ces questions, mais ce n’est pas parce que c’est mon N+1. Simplement, à un moment, il faut bien constater que courir le pays pour ne voir rien changer, ça lasse. Arrêtez de réfléchir et de parler, agissez.

PS2 : c’est un billet d’humeur, certes. Mais il servira aussi à éviter que j’ai à dire non (je déteste dire non).

18 thoughts on “Le pourquoi du non

  1. C’est vrai ça qu’on est les champions de la réflexion en live, je suis souvent effaré du nombre de journées d’études dans calendoc comparativement au nombre d’innovations réelles ! Personnellement j’accepte encore à condition que les thèmes abordés je les ai déjà abordés aupraravant et parce que je trouve toujours passionnant de rencontrer les collègues, indispensable pour prendre le pouls de la profession je trouve. Mais bon, je refuse aussi beaucoup pour à peu près les mêmes raisons !

  2. Dans le TGV, je ne suis pas sûre que cela soit possible, mais rien que dans un TER de nuit, dans la cabine c’est fascinant.
    Essaie de demander au contrôleur en voyageant avec un enfant : tu diras que c’est lui qui en rêve 😉

  3. @nicomo : cruel 🙂
    @bibliobsession : mince je comptais te forwarder mes invitations…
    @Lully : bon donc c’est à toi qu’on forwarde 🙂
    @NaCl2 : oui mais non.
    @marieH : naaaaaaan je veux un TGV

  4. Tout à fait d’accord avec ta conclusion, Daniel ! J’ai d’ailleurs largement appliqué ce précepte quand nous travaillions ensemble : une bonne paire de baffes vaut mieux qu’un long discours 😉

  5. Non de dieu, mais c’est la révolution en 2010.
    Tu deviens enfin un adulte !
    Tu vas pouvoir obtenir ttes mes faveurs… mmmhhh…

  6. C’est marrant, parce qu’en lisant j’ai immédiatement pensé au post de Nicomo, qui était alors à ta place en quelque sorte. C’est donc ce poste qui est maudit !!!! Malédiction !!!!

  7. Je comprends tout à fait ta lassitude à faire partager ton expérience. Cependant, les rencontres professionnelles restent à mes yeux indispensables car elles sont complémentaires de ce qu’on peut lire en ligne : il y a un moment où, malgré les réseaux sociaux,le besoin d’échanger avec des collègues de chair et d’os se fait sentir. Enfin, sur l’opposition action/pensée, il me semble que, même si l’on constate parfois une tendance à s’éterniser sur des projets dans la profession, le fait de pouvoir penser est un luxe qui ne peut se refuser.

  8. @liberlibri : alors faisons des rencontres professionnelles avec des ordres du jour, des timings serrés, des objectifs précis et autre que l’objectif de se rencontrer pour penser… 🙁

  9. Moins de journées d’études et plus de formations. Entre 80 personnes devant un diaporama et 10 personnes avec chacun un PC… Quand on les place en situation de “faire”, ils font des progrès nos collègues, ils prennent confiance, et ont davantage envie de concrétiser par la suite.

  10. Heu, des journées professionnelles, c’est pas ce qu’on fait tous les jours sur twitter ou sur les blogs de chacun ? En tous cas, ça me parait autrement plus productif et intéressant, plus d’échanges, plus de dynamique.

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