Livrel – petit bilan (3/3)

closeUne année au moins est passée depuis la publication de ce billet qui peut donc contenir des informations un peu datées.

Ce qui va sans doute se passer (la minute prospective casse-gueule) :

  • des plateformes avec une offre correcte et des livrels communicants (ça règlera pas mal de problèmes, on devrait être sur un modèle proche de la doc. élec et de la consultation sur les plateformes type Science Direct et autres, avec la problématique des DRM qui saute puisque reconnaissance via IP ou ce genre – le risque est évidemment le modèle vertical type Amazon – mais on s’en sortira) ;
  • une convergence des supports netbooks-gsm-livrels ;
  • du point de vue RH, une bascule inévitable vers les supports numériques et donc, des collègues ayant forcément à gérer aussi une offre numérique – le numérique et le livrel (ses descendants plutôt) ne relèveront plus de la Bibnum, mais de la bibliothèque, tout simplement…
  • de possibles actions ponctuelles avec un petit parc de livrels destinés à ça (opérations menées par exemple avec des profs sur tel ou tel sujet) ;

Les questions finales, c’est :

  • à supposer que ces outils (livrels) se diffusent largement (et ça semble assez bien parti), est-ce que ça vaut vraiment la peine d’en prêter massivement ?
  • et en découlant : nos efforts ne doivent-ils pas porter plutôt sur l’acculturation des équipes aux pratiques de médiation numérique ?

(MàJ) vu chez Aldus ce jour (à propos de convergence) :

24 thoughts on “Livrel – petit bilan (3/3)

  1. “à supposer que ces outils (livrels) se diffusent largement (et ça semble assez bien parti)”, dis-tu.
    Tu aurais des stats pour soutenir cette opinion? Et une définition de “largement”?

    Je ne comprends pas trop la fixation sur le support (livrel). Est-ce que ce n’est pas un fétichisme geek analogue du fétichisme de ceux qui sont attachés au livre-papier?
    Ce qui compte, c’est d’avoir du contenu à diffuser, non?

    Quant à la “médiation numérique” c’est une notion dont je me méfie. Elle suppose que le bib va s’insérer (de force?) dans la relation entre le public et le numérique, comme intermédiaire. Comme on dit: that’s more of the same…
    Alors que le numérique est justement fondé sur l’immédiation, et l’immédiat.
    Je pense que “médiation numérique”, c’est surtout un terme qui rassure surtout le bibliothécaire. Mais ça ne défini pas vraiment ce qu’on veut faire.
    J’avoue préférer la notion de “services numériques”. Voilà voilà, au boulot.

  2. @nicomo : pas de stats là tout de suite, mais de plus en plus de ces machines sur le marché grand public -> je pense que les vendeurs vont créer le marche si nécessaire…
    Sur la question du support, pas de fixation, d’ailleurs ce support en tant que tel va sans doute disparaître(cf. ci-dessus, “une convergence des supports netbooks-gsm-livrels”) en tant que tel.
    Enfin, les services numériques incluent la médiation, non ? Donc oui, au boulot.

  3. @Ewan : c’est justement parce que c’est difficile que c’est drôle 🙂 Et puis entre nous, c’est une nécessité, les collègues finiront bien par s’en apercevoir…

  4. Entendu ce matin sur France Inter : le téléphone portable est l’outil techno qui s’est le plus rapidement répandu dans le monde : 7 ans seulement pour que la moitié des français soient équipés (50 ans pour la voiture).
    Je parierais plus volontiers sur le point 2 : de convergence et sur une machine qui ferait ordi/ téléphone / liseuse / internet / visionnage.
    En laissant de côté la technique, il est souhaitable que nous élargissions notre offre mais à mon sens, pas parce que ce serait le nouveau fétichisme du XXIè siècle (je suis très XXè siècle et aime les livres !). Comme le dit Chris Anderson dans la longue traîne le monde culturel est maintenant d’une offre très très large dans laquelle l’usager choisit, il me semble que nous devons lui offrir le choix du support pour un corpus donné et non imposer ce support. Après, évidemment où est l’offre ?

  5. ce n’est pas parce que l’offre est mise en avant par des prestataires qu’automatiquement ça marche. Plein de trucs commerciaux ont échoué.
    Et pour les livrels, les seuls que j’ai jamais vu dans la vraie vie ce sont des Kindle (je compte sur les doigts d’une main) dans des avions (i.e. clientièle d’affaire internationale).

    “services numériques incluent la médiation”. Pas sûr. P-ê. Mais c’est surtout une question de présentation, et donc d’état d’esprit, mettre l’accent sur médiation ou mettre l’accent sur service.

  6. @nicomo : suis moins convaincu que toi sur le manque d’avenir du livrel (justement, tiens, Amazon a les moyens d’imposer un support…) mais bon, n’entrons pas en trollitude 🙂
    Pour “services numériques”, sans médiation à un moment (que la médiation porte sur le service lui-même ou sur les contenus numériques) on se tire une balle dans le pied (parce que Digital Natives ?… à voir…)
    Je te propose de régler nos désaccords en duel, autour d’un gratin d’andouillettes, la prochaine fois qu’on se voit 😉

  7. @marie H : oui le problème n’est pas technique (ahhhhh crie le geek en moi, que je viens de tuer)… Le problème est dans l’offre (la part manquante) et donc dans l’humain (pas d’offre parce qu’on ne parvient pas à se détacher du support – la preuve ici ;-)) ; et donc dans l’humain (bis), les acteurs…

  8. Ben t’es gonflé: ce n’est pas moi qui dit que le livrel n’a pas d’avenir (en l’occurence j’ai tendance à croire qu’il en a un, sur un marché de niche), je dis que je suis sceptique sur tes proclamations selon quoi il va se diffuser beaucoup.

  9. Je reprends (je suis super pas clair ce matin, désolé). Je pense que :

    a/le livrel tel qu’il en est question ici n’a pas d’avenir en tant que tel à moyen terme, i.e. qu’une machine sous l’e-ink actuel n’a pas d’avenir et même pas en niche – enfin, si, en bibliothèques 😉 parce que…

    b/la convergence des supports et des technologies va sans doute faire qu’on aura des quoi… tablettes dépliables qui feront aussi vidéo-gsm et ordis ; et qui marcheront avec de l’e-ink amélioré (couleurs/rapide) qui pourra alors remplacer LCD (avantage conso. électrique et lisibilité – moins de fatigue oculaire)

    c/ce qui n’empêche pas ‘temporairement’ des boîtes comme Amazon d’imposer le livrel actuel histoire de prendre des parts de marché – et ensuite, de nous vendre la suite, les tablettes dépliables qui feront aussi vidéo-gsm et ordis le tout sous e-ink amélioré.

    [Au passage, je me dis que le livrel comme descendant du livre a un tel pouvoir symbolique qu’il peut parfaitement se répandre sans servir jamais, un peu comme… une encyclopédie Universalis ou Tout l’Univers papier]

    Dit autrement, je pense qu’un outil sans avenir (en tant que tel – et tout dépend de quelle échéance on parle) peut se voir diffusé largement quand même (exemple : la voiture et son moteur à explosions 😉 ; le magnétoscope VHS ; le CD-ROM) : il suffit qu’on décide de nous le vendre.

  10. Quelques chiffres quand même (je tombe dessus par hasard en lisant le dossier ebook du SVM de décembre) :

    – (USA) une ” prévision de 3 millions de liseuses vendues cette année, un chiffre qui double chaque année ” & ” Amazon qui détient 60 % de parts de marché ” ;

    – (France) “la FNAC revendiquait d’ailleurs en septembre dernier avoir vendu 10 000 Sony reader” (p.42-43)

    ça fait quand même des grosses niches temporairement intéressantes à exploiter/explorer.

  11. Sachant qu’il doit y avoir au moins 1 million d’iPhone dans la nature en France… je travaillerais prioritairement à proposer des contenus pour ce support, perso. Il sera bien temps de se réveiller quand il y aura 1 million de livrels sur le marché.

  12. @nicomo : 2 millions d’iPhone au 24-11 (source ici, diapo 18, suivre le lien) ; suis d’accord avec toi mais ici, je rendais compte des livrels – par ailleurs, je pense que ce n’est pas incompatible (un contenu “livresque” formaté correctement pourra être lu sur iPhone, livrel, sur un GSM Androïd et même… en papier)
    L’expérience des livrels en Bu, c’est justement destiné à tirer des conclusions du type “peut-être que le prêt de livrels n’a pas vraiment de sens en bibliothèque” et/ou “peut-être qu’il faut viser plutôt le ‘marché’ des usagers qui sont sur iPhone” et/ou “ne nous occupons même pas des appareils utilisés, trouvons déjà des contenus multi-plateformes”…

  13. mais bémol : est-ce que ce n’est pas à vous tous, collectivement, de signifier le vocabulaire et les formes de cette médiation, pour qu’on construise en conséquences, nous auteurs, et que ça décolle ?

    est-ce qu’il ne serait pas temps, à quelques-uns des différents acteurs, éditeurs, agrégateurs, lecteurs et bien sûr bibs territoriales ou univ, de s’accorder sur une sorte de cahier des charges comme Couperin l’avait fait en 10 points il y a quelques mois, mais seulement du point de vue bibs ?

    construire, c’est ensemble – il n’y a pas d’ “offre” indépendamment de ce qu’on a à inventer qu’elle soit

  14. @F : hum… J’ai un peu de mal à te comprendre, là… Une sorte de cahier des charges des “consommateurs” (éditeurs, agrégateurs, lecteurs, bibs) à destination des auteurs, charge à ces derniers de rentrer dans les clous ?

  15. pas pour rentrer dans les clous – plutôt pour se battre ensemble dans la propagation de littérature

    m’énerve un peu de tjs parler de “l’offre” comme si c’était indépendant des histoires de marketing des éditeurs, alors que dans les facs, si on veut mobiliser ces outils numériques pour s’implanter dans les usages mêmes de nos étudiants, c’est ensemble qu’on doit bosser

    ou dit autrement : il n’y a pas les contenus en amont, la médiation en aval – la médiation doit produire elle-même ses formes, et que ça appelle et modèle les contenus

    ce qu’on doit inventer ensemble, c’est pas simplement des juke-box avec d’un côté les textes, de l’autre côté nos étudiants, c’est fabriquer ensemble le désir d’y aller voir, et c’est pas gagné

  16. @F : “ce qu’on doit inventer ensemble, c’est pas simplement des juke-box avec d’un côté les textes, de l’autre côté nos étudiants, c’est fabriquer ensemble le désir d’y aller voir, et c’est pas gagné” c’est pas gagné, mais moi je dis banco – propageons ça

  17. plutôt dans l’idée que la tâche des bibs c’est pas un truc qui commence “après” l’offre – on est trop à la peine, tous, pour y arriver et on continue malgré tout d’avancer à l’aveugle: serait temps que vous autres, bibs, vous formuliez ensemble les formes et outils qui vous seraient nécessaires – sinon, ça va continuer que si je regarde mes stats côté tiers livre je vois tous les jours 40 à 50 visites qui proviennent des salles de lecture BNF ou BPI, mais faut diviser par 10 pour sollicitations des ressources publie.net pourtant accessibles – idem une BU comme Angers, après tout ce qu’on a fait ensemble pour intégrer dans catalogue Unimarc etc, l’accès aux feuilletoirs intégral etc ça reste au compte-gouttes

    quand je mets en question la notion de médiation, en amont autant qu’en aval, c’est parce que la responsabilité de ça n’appartient pas aux bibs en eux-mêmes – je le vois très concrètement ici à fac Québec et fac Montréal: cloisons étanches entre les depts enseignement et les BU

    et le prêt des tablettes, à quoi ça sert si c’est juste une boîte camembert avec des belles Vaches Kiri emballées alu à l’intérieur : si je fais des ateliers d’écriture, c’est parce que je crois que la “pratique” de l’écriture inclut en elle-même de poser la littérature comme “nécessaire” et qu’à partir de là on peut travailler

    qui vous empêcherait d’ouvrir sites bibs à auteurs en résidence, à publications des textes des étudiants, créer une activité littéraire, et à partir de là peut-être que le goût de remonter vers les ressources sera différent – et c’est ça aussi qu’il faut mettre sur les tablettes en prêt

    ça va parfaitement dans le sens de ce que vous avez commencé, ou ce que fait depuis longtemps Philippe / Pierre Ménard à Melun – mais merdre, arrêtons de nous recloisonner nos métiers, alors que précisément tout s’est déjà envolé, sauf l’écriture/lecture…

  18. @fbon : suis bien d’accord – mais entre nous, sommes un peu seuls et déjà à fond les ballons pour le quotidien bibnumérique ; avons aussi bien du mal à “toucher” les profs pour les faire démarrer sur projets genre résidence, etc… Anecdote : ai contacté via mail l’an passé TOUS les profs de lettres d’Angers pour prendre contact autour de cette question, ouvrir des pistes, envisager de faire que la littérature devienne une pratique… Deux vagues réponses, genre “oui mais…” ; pareil sur annonces autour de Publie.net et de ce que c’est et ça ouvre… ; pareil sur contacts récents via facebook dans groupes étudiants angevins lettres…
    Bref, pas grave, on y retournera, et encore et encore, mais des fois, je me dis, sérieux, sont-ils tous déjà morts ?…

  19. le “vous” était générique, Daniel, et ne visait pas votre équipe, laboratoire et poumon évidemment…

    et quand je dis “vous les bibs” c’est en toute conscience aussi que ça ne recoupe pas plus de généralité que “les” écrivains ou “le” livre, à preuve suffit de commuter
    http://www.face-ecran.fr/terres/

    c’est peut-être même cette commutation là qui donne sens à la totalité

  20. @F of course pour le “Vous” et même s’il avait été pour “nous”, no problemo : les amis c’est fait aussi pour s’engueuler et se dire des trucs en direct et après rigoler ensemble quand même – si les potes peuvent pas nous dire nos quatre vérités quand il faut, qui alors ?

    Et puis : possible quand même qu’on s’arrache pas assez, qu’on s’y prenne mal – par exemple, je me dis que les contacts, faudrait que je les prenne in RL, en traînant je sais pas où, dans les soutenances de thèses, les cours, les soirées étudiantes ( 😉 ) – mais là, pour moi, parler à des inconnus, pas facile…

    Et puis : possible aussi qu’il ne vienne à l’idée de personne que ça (ça) puisse se passer en Bu…

    Et puis… Bref – y’a du boulot, mais c’est ça qui fait l’intérêt des choses parce que si c’était facile, quel ennui quand même ce serait…

    PS : neige bien arrivée, mais fondue de suite – toujours pas vu Angers blanche

  21. PS météo : neige ce matin, à Nantes tout est blanc et l’Erdre est toujours gelée.
    Bonnes fêtes et joyeux noël !

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