Sortir de la Bibnum 2/3

closeUne année au moins est passée depuis la publication de ce billet qui peut donc contenir des informations un peu datées.

Dans la série Sortir

  1. Sortir de la Bibnum 1/3

Donc : quelles sont les raisons qui empêchent que des “tests” ou des “expériences” issus de la Bibnum passent dans la vraie vie des collègues (i.e. dans leurs pratiques et leur horizon) ? Quelques hypothèses (vous interviendrez pour compléter) :

  • un manque de communication de la part de la Bibnum : ce que nous faisons reste encore trop opaque ;
  • un manque de curiosité des collègues non encore numériques : personne ne m’a demandé, en 2 ans maintenant, ce que je faisais au juste ;
  • un manque de compétences techniques : argument qui vient immédiatement à l’esprit mais auquel je ne crois pas une seconde – parce que tout le monde en bibliothèque utilise toute la journée un SIGB et qu’un SIGB est souvent bien plus compliqué que la plupart des outils de la Bibnum (enfin quoi, vous savez cataloguer dans des interfaces pourries et vous me dites ne pas savoir vous servir d’un agrégateur de liens…) ;

La liste reste ouverte. Au fond, je pense qu’avant tout, ce qui explique la difficulté à banaliser la Bibnum dont je parle ici, c’est le fait que la plupart des collègues n’ont pas saisi les enjeux généraux…

Où l’on revient au premier item : il faut communiquer et expliquer plus, moins les outils que ce qui se cache derrière : l’avenir des bibliothèques et du métier de bibliothécaire. Et ça, en fait, ça ne peut sans doute se faire qu’à l’interne, dans chaque bibliothèque, pas à pas, en discutant, expliquant. En sortant de la Bibnum pour que les collègues se rendent compte que nous ne sommes pas des allumés. Rude tâche.

25 thoughts on “Sortir de la Bibnum 2/3

  1. @Lully : tout à la fois. Dire par mail quand ceci ou cela se passe ; laisser la partie bibnum accessible à tous dans l’intranet (sauf les mdp évidemment) ; et surtout faire des formations internes pour acculturer les collègues…

  2. @Lully : et puis ne jamais hésiter à prendre un peu de temps pour expliquer à tel ou telle ce qu’on fait, comment marche un blog en backoffice, etc…

  3. @François : oui, le Christ est tombé trois fois mais regarde après, quel succès… 😉 (c’était le quart d’heure mystique)

  4. Quand on est passé des tiroirs de fiches au SIGB il y a eu des réfractaires mais ils ont dû s’y mettre contraints et forcés et maintenant ce sont des pros. On voit ressortir les mêmes arguments pour la bibnum : “on peut vivre sans”… sauf que mon bon monsieur c’est le progrès! Alors faire de la pédagogie, d’accord, mais peut-être faut-il tout simplement que les collègues SOIENT la bibnum, que ce ne soit plus seulement un labo pour geek mais une partie du circuit du doc.

  5. @laplacensis : c’est exactement mon propos – disons que nous sommes juste à la bascule et que c’est parfois un peu lourd…
    D’autant qu’en plus, il est toujours possible, pour refuser la bibnum et la doc élec par exemple, d’arguer du parfait fonctionnement des circuits docs papier…

  6. Pourquoi “Sortir de la BibNum”?
    Le but est que tout le monde y entre non?
    Donc “Entrer dans la BibNum”…
    Et pour reprendre une formule qui a bien marché “prenez et mangez-en tous…”

  7. @gaël : entrer, sortir, peu importe. Disons : diffuser la bibnum de manière à ce qu’elle soit présente un peu partout – comme l’air.

    @xavier : exact puisque par exemple le Beaujolais nouveau n’est pas un progrès

  8. Tu formules des hypothèses (communication, curiosité, compétences) pour expliquer “les raisons qui empêchent que des “tests” ou des “expériences” issus de la Bibnum passent dans la vraie vie des collègues”
    As-tu demandé à tes collègues ce qu’ils en pensent eux?
    Cela donnerait un éclairage intéressant il me semble. Non pas que demander aux usagers de notre travail ce qu’ils en pensent soit l’alpha et l’omega de la réflexion professionnelle, mais leur opinion est un élément intéressant à prendre en compte non?

  9. Je m’interroge beaucoup sur l’efficacité de la solution sensibilisation/formation.
    Quand on fait le bilan, on s’aperçoit souvent que ce sont les mêmes personnes qui sont touchées…
    Comment faire en sorte d’impliquer les autres collègues (la majorité)? Comment les transformer en véritables acteurs de la bibnum?
    La conduite de changement en bibliothèque, ce n’est pas simple surtout quand on n’a pas l’intention de changer… Faudrait-il créer un poste de Chief Evangelist dans chaque bibliothèque ?

  10. @antmeyl : pas bête, comme idée – reste à trouver comment la mettre en oeuvre

    @jsicot : évidemment, les déjà presque convaincus sont plus faciles à convaincre 🙂 J’aime beaucoup l’idée du poste de Chief Evangelist – surtout s’il change l’eau en vin

  11. @jsicot : le chief evangelist existe déjà, il s’appelle le chef de section. A nous de reprendre en réunion de section des infos sur la bibliothèque en ligne, d’affirmer la continuité sur tous les terrains, du bâtiment à la formation, du papier au en ligne, de la bibliothèque physique à celle dans le nuage et des services partout, du service unique.

    Bon, là, à Angers, on campe, mais j’ai quand même sorti le vidéoprojecteur 2-3 fois l’an pour montrer de nouvelles ressources en ligne. Nico_Asli l’avait fait en son temps pour ubib, et la bibnum infuse quand même doucement.

    Reste -et ce n’est peut-être pas gagné partout- à déjà transformer les chefs de sections et les chargés de formation en chief evangelist. Et là le dominicain de service c’est le dbourrion sous sa bure.

  12. @dbourrion : comment demander aux collègues leur avis? Tu peux essayer de leur en parler tout simplement.

    Tu peux également faire appel à the Assessment Librarian : après Libqual, pourquoi pas Geekqual

    @jsicot : tu as raison de poser la question sous l’angle plus général de la conduite du changement.

    Mais il ne faudrait pas nous arrêter au “ils n’ont pas envie de changer”. Comme l’a précisé Xavier, tout ce qui est nouveau n’est pas synonyme de progrès.

    Le reproche fait souvent aux geek est de confondre nouveauté avec progrès.

    Bref, pour convaincre des collègues de l’intérêt d’un outil, d’une pratique, d’une technique, il ne suffit pas de leur dire que c’est nouveau et que c’est technologique.
    Il faut juste leur expliquer en quoi c’est utile. C’est aussi la question que nous devons nous poser chaque fois que nous investissons notre temps là-dedans.

    Enfin, nous devons nous garder de la posture du “génie incompris”. C’est toujours un constat d’échec.

  13. @antmeyl : non mais je parle aux collègues, faut pas croire 🙂 Ma question, c’était : comment monter une vraie enquête formalisée et propre et tout… Enfin, pas comment (j’ai un pro dans l’équipe) mais quand…

  14. S’il ne te reste plus que la question du “quand”, c’est plus à vous de voir en fonction de votre contexte local (inutile de me remercier pour cette réponse qui t’aide sûrement beaucoup)

    Une fois qu’on a la liste des “avancées” que l’on a voulu introduire à la Bib sur lequel on veut avoir l’opinion des collègues (dresser cette liste est un exercice très édifiant pour “objectiver” son travail et parfois, poncer un peu son ego) ;

    Une fois qu’on a un protocole d’enquête qui tient la route ;

    Il me semble que le plus dur est fait. Pour la date, privilégier les périodes de basse activité quand même. Pour le rythme, l’annuel me semble indiqué.

    Dès que vous avez une enquête formalisée, je suis preneur (dit le gentil collègue qui parle mais compte sur les autres pour faire le boulot)

    merci pour ces billets (de blog hein, je m’exprime à titre personnel et gratuit)

  15. Je n’arrive pas à croire qu’il existe en bibliothèque des collègues taxés “geeks” qui, effectivement, bidouillent des trucs qui ne servent à rien.
    Qu’ils soient parfois difficiles à adopter, certes, que parfois leur adoption nécessite des compétences préalables qui pour certains représente un chemin trop ardu, je le conçois, mais qu’on vienne me dire “OpenURL, c’est vraiment une invention qui sert à rien”, je continuerai à m’y refuser.
    Ensuite, il arrive que, par curiosité, on puisse se pencher sur tel ou tel outil pour voir s’il est possible d’en faire qqchose. Mais si la réponse est négative on ne s’amuse pas à communiquer dessus auprès des collègues, non ?

  16. “il faut communiquer et expliquer plus, moins les outils que ce qui se cache derrière : l’avenir des bibliothèques et du métier de bibliothécaire.”

    reste à savoir si la définition du métier de bibliothécaire existe ? Y a-t-il un bibliothécaire type? Encore plus compliqué si on parle du bibliothécaire du futur… s’il existe encore dans le futur 😉

    Récemment, nous avons eu une levée de bouclier de part chez moi quand on a soumis l’idée d’étendre notre offre de formation à destination des étudiants : vu que c’est une tâche de pédagogie, c’est aux enseignants de le faire et pas aux personnel de bibliothèque qui n’ont pas le profil/les attributions pour le faire. Alors que selon ma propre opinion, je pensais que ce rôle de formateur était accepté par tous les bibliothécaires.

    Pour la bib. num, si cela leur fait gagner du temps, augmente leur efficacité ou améliore leur image, cela fonctionne souvent. Si c’est des boutons en plus qui nécessite du temps de travail en plus, cela fonctionne peu.

  17. @antmeyl : envoie ta facture comme consultant 😉

    @Lully : suis d’accord. Avec ce bémol : la tentation est grande de bidouiller en oubliant la moment nécessaire où ça doit passer dans l’éco-système local… Ce que je veux dire, c’est qu’il me semble important de toujours de demander en préalable et/ou en cours de découverte d’un outil : “est-ce que ça peut avoir une utilisation utile en bib ?”
    Si la répons est, évidemment, on laisse tomber et on explore ailleurs.

    @Chaps : peut-être qu’on peut exposer ce que l’on pressent de ce que sera l’avenir des bibs, en précisant qu’il s’agit d’une projection – bref, ouvrir le débat avec les collègues et lancer la discussion/réflexion (parce que de toutes les manières, les bibs de demain ne seront pas celles d’hier – alors autant y réfléchir, même s’il s’avère que ces bibs de demain ne soient pas numériques).

  18. Une solution serait peut-être aussi de faire des bibliothèques de vrais lieux de travail pour et entre plusieurs catégories de travailleurs.

    Des bibliothécaires faisant de la formation et des enseignants qui font les bibliothécaires. Des bibliothécaires un peu geek et des geeks un peu bibliothécaires (ah ah, chez nous, le geek va bientôt faire du service public :-). Et c’est déjà un formateur hors paire :-)).

    Bref, des cultures professionnelles hybrides.
    Un vrai lieu de mélange des cultures professionnelles, et pas la bagarre classique (ou disons l’absence de dialogue) entre services dits “communs” (DSI, TIC, UFR…).

    Je n’ai pas de solution en la matière. Est-ce qu’au niveau des learning centers par exemple, il n’y aurait pas une sorte de symbiose en terme de formation ? Mais ce que l’on nous dit des learning centers par exemple, tout beau tout rose (http://www.enssib.fr/bibliotheque-numerique/document-40663), comment ça se passe vraiment ?

    Y a-t-il des exemples d’universités ayant fait le choix de rassembler, en une même entité par exemple, services informatique et bibliothèques ? Est-ce qu’il faut le faire ? Comment les gens-des-bibliothèques s’y retrouveraient-ils ?

    En fait, j’ai vraiment l’impression que beaucoup de BU (et beaucoup de gens-des-BU) se vivent encore comme des entités autonomes, centrées sur les acquisitions de livres. Comme me le disait un enseignant de science politique, “les gens des BU, ils sont un peu à part”. Tu m’étonnes…

    bon désolé, c’est un peu décousu tout ça, discussion de comptoir… sans le bar 🙁

  19. @MxSz : plutôt d’accord avec toi, trop d’autonomie, trop de murs, et pas assez de bars (qu’est-ce qu’on peut espérer d’une profession où les adeptes du thé sont majoritaires ?? 😉 )

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