Deux ans…

closeUne année au moins est passée depuis la publication de ce billet qui peut donc contenir des informations un peu datées.

Il y a deux ans, j’ai posté ce billet qui attirait l’attention sur cette vidéo. Un bon paquet de jours plus tard, j’ai toujours l’impression terrible que nous sommes totalement à côté de la plaque pendant qu’eux continuent à avancer…

Qu’avons-nous fait pour eux ? Qu’avez-vous fait pour eux ?

[youtube id=”dGCJ46vyR9o”]

8 thoughts on “Deux ans…

  1. Je ne l’avais pas vue il y a deux ans. Elle est magnifique, cette vidéo.
    Cela dit, j’ai quand même l’impression que tu nous charges de toute la misère du monde ou presque.
    Il n’est pas plutôt question des méthodes pédagogiques, des profs, là-dedans ?
    J’ai dû rater qqchose…

  2. Torts partagés (nous, c’est nous, les adultes…) + comment nous (les bibs) répondons-nous à ce que nous disent ces étudiants de leurs quotidien ?

  3. Cette vidéo je la montre tous les ans à tous mes groupes d’étudiants…pour prendre un peu la température, voir ce qu’ils en pensent.

    En fait je récolte assez peu de réactions, parce que bizarrement ils ne s’y reconnaissent pas tant que ça

  4. Bonjour

    Autant au premier abord, on pourrait dire : oh oui, c’est vrai, les malheureux.

    Autant à me souvenir de mes propres études, j’aurais envie de répondre : Oui, moi aussi je suis passé par là. Mais, je n’ai pas créé 20 000 $ de dettes, j’ai sur-utilisé la bibliothèque au lieu de me payer des livres dont je n’aurais plus l’usage l’année suivante, j’ai marché pas mal au lieu d’utiliser une voiture ou de prendre les transports en commun, entre 5 et 8 km par jour. Sans compter tous les spectacles, concerts, etc. auxquels je n’ai pas assisté. Et auxquels je ne vais toujours pas.

    Tout simplement, étudiant, j’ai choisi mes priorités, et des études en rapport avec mes moyens financiers. Quitte à rogner sur la nourriture pour me payer… des livres sans rapport avec les études !
    J’ai appris à connaître tous les bouquinistes bordelais de cette manière. Autre moyen d’apprendre.

    115 étudiants en amphi, là où nous étions 300 et plus.
    Et nous étions présents pour étudier, pas pour faire acte de présence en tapotant sur un ordinateur portable (qui restait hors de prix à cette époque : 2 mois de salaire d’un ingénieur, la moitié du prix d’une voiture)

    Alors, bof !
    Cette vidéo ne m’entraîne pas dans les affres du désespoir.
    Dans le crime d’être adulte.

    Etudiant, j’étais majeur… et je prenais déjà la responsabilité de mes choix.

    La société cocooning nous habitue mal. Et je le remarque à chaque coupure de courant ou d’Internet, ou à chaque coup de verglas sur la voiture. C’est facile. Le reste du temps, c’est facile !

    Ce mode de vie est facile.
    Mais il n’est pas “normal”.

    Où est le struggle way of/for life, si cher aux pionniers ? aux découvreurs ? aux chercheurs ?

    Et si, un jour, on arrêtait de faciliter la vie aux usagers, de leur prémâcher tout le travail.
    Pour leur permettre de devenir eux-mêmes !

    Quand c’est trop facile, ça n’a rien de gratifiant. Ni d’intéressant.
    Théorie du roman.

    C’est dans la lutte que se reconnaît le lutteur.

    Lire, voir, entendre, c’est découvrir. C’est conquérir !

    Le jour où les bibliothèques (re?)deviendront des lieux de mystères, de conquêtes… quel pas de géant pour l’humanité. :-))

    Bien cordialement
    Bernard Majour

  5. @B. Majour

    Rapidement parce que j’ai ces jours-çi une connexion limitée (et désolé si mon ton est un peu véhément mais) :

    1. l’argument du “nous en avons chié, que les jeunes passent par là aussi” m’est insupportable (en particulier parce que j’ai sans doute suivi un parcours du même genre que le vôtre, i.e. en m’aidant moi-même – mais que ça n’est certainement pas pour cela que je pense que le système doit perdurer en l’espèce – au contraire) ;

    2. On sait bien que ceux qui réussissent sont globalement ceux qui avaient dès le départ le plus de chances de réussir (et vous ou moi sommes des exceptions qui ne font que confirmer la règle – tout le monde a lu son Bourdieu ici, il me semble) ; mettre en place des dispositifs qui vont limiter la casse, personnellement, ça me semble bien le moins en particulier si l’on a échappé (par miracle ?) à ladite casse. Pour ce qui me concerne, je ne suis pas disposé à considérer que ceux que l’Université laisse sur le bord de la route sont seuls responsables de leur échec (et celui qui vous dit cela, sa devise pourrait “Aide-toi, ça t’aidera”) ;

    3. Ces précisions disons sociologiques faites, mon propos en attirant l’attention sur cette vidéo n’est pas de dire que nous (les bibliothèques) pouvons résoudre tous les problèmes du monde. Ce que je veux, c’est montrer en quoi il s’installe un décalage entre les pratiques réelles des étudiants telles qu’illustrées par ladite vidéo, et ce que l’Université et dans elle les bibliothèques proposent à ces étudiants.

    4. Toujours dans la ligne de l’item 3 : peu m’importe (enfin non, mais admettons que si) que l’étudiant ait à se battre ou pas. Je me place comme fournisseur de services (c’est ce qu’est un bibliothèque entre autres) et je pose la question (amenée par la vidéo) : quels services proposons-nous, qui répondent aux pratiques et aux besoins des étudiants ?

    @autres : il y a des éléments de réponse dans ce qui précède, je crois 😉

  6. Moi, je trouve que cette vidéo n’est pas représentative de ce que je vis au quotidien, ni de ce que je peux voir des pratiques des étudiant.e.s.

    Sûrement que le nombre de WAPS est un peu limité par chez moi. Ceux que nous voyons, là, ils n’ont pas l’air d’avoir trop de problèmes.

    Tu me diras: ça va venir (ou plutôt: c’est déjà là), anticipons. Ok (enfin, ok sur le principe ; parce que sur la réalisation…).

    Mais il me semble que la réalité, comme toujours, est un peu plus complexe que cette vidéo.

  7. @MxSz : raison de plus si le nombre de WASP est limité chez toi : comment font tes étudiants pour aller chercher la doc. là où elle est de plus en plus, sur le Net ?

    Oui la réalité est plus complexe qu’une vidéo : je voulais juste attirer l’attention sur un décalage (cf. plus haut) ; et par ailleurs, il ne s’agit plus d’anticiper… On sait bien que globalement, les taux d’équipements informatiques augmentent, par exemple… Et les usages numériques aussi. Et nous, nous sommes où là-dessus ? Combien d’étudiants ont accès à leur catalogue Bu via leur GSM ?… 😉

  8. Bonsoir

    Je n’ai pas dit que j’en avais chié.
    J’ai assumé mes choix… J’aurais pu prendre le bus au lieu de marcher 😉

    J’aurais aussi pu demander le financement des livres et autres sorties à mes parents.

    Je suis d’accord pour la casse. Pour ma part, je l’ai remarqué en quatrième, puis en seconde.
    L’Education Nationale m’a volé des personnes que j’appréciais. La casse n’est pas qu’à l’université, et combien j’en croise (ou j’en ai croisé) qui me disent : je n’ai pas fait d’études, sous-entendu je ne vaux rien.

    Rien au pays des diplômes rois, c’est vrai.
    Mais dans la vie courante, la réponse est non, le diplôme n’est pas la panacée.
    A part que… oui. Oui, l’Education Nationale les a tellement méprisés et cassés, qu’ils n’osent plus aborder certains livres. (ou même qu’ils n’osent plus aborder certaines tâches, pourtant à leur portée, parce que trop “intellectuelles”… et eux pas assez intelligents. Sans blague !)

    Est-ce que la bibliothèque peut limiter la casse ?
    Ou est-ce qu’elle l’entretient en fournissant (aux étudiants) des solutions prémâchées ?

    Cette vidéo m’interpelle à ce niveau.

    Elle aurait pu m’interpeller au niveau de l’inadéquation entre notre présence auprès des étudiants et leurs lieux de vie (sur le Net ou ailleurs). Ou sur le fait que nous pourrions être des passeurs, des médiateurs…

    Mais des passeurs ou médiateurs vers quoi ?

    Vers l’univers insipide du prémâché ou vers des zones à conquérir, à découvrir, des zones propre à mettre en appétit ?

    Des zones qui entourent l’étude, sans répondre pile-poil à la question des profs.
    Car, le réflexe de tout étudiant (durant ses études) c’est de trouver “la” réponse qui plaît aux profs. (et je souligne bien “plaît aux profs”)

    Pas d’ouvrir son esprit, ni d’aiguiser sa curiosité, mais bel et bien de trouver “la” réponse à l’exercice. (et le prof est un exercice, parfois difficile)

    N’y a-t-il pas un problème de gavage des oies dans les BU, et même dans les BM ?
    Déjà qu’en BU, on a des cloisonnements suivant les “sciences”, et qu’en BM, on a des cloisonnements dus à la classification (ou, dans un autre domaine, au cloisonnement de genre).

    Avec tous ces livres qui apportent des réponses, au lieu de poser des questions.

    Et la tendance du bibliothécaire n’est-elle pas d’apporter des réponses…
    plutôt que des réponses ET des questions pour aller plus loin !

    Médiateur, passeur… vers quoi ?

    Or le savoir, ce n’est pas juste des réponses.

    Le savoir, c’est un questionnement permanent qui permet à la locomotive “esprit” d’avancer.
    Chaque réflexion apporte son lot de résolutions… et de nouvelles questions.

    On peut toujours se poser la question de se positionner là où sont les étudiants.
    Mais pour leur apporter quoi ?
    Leur servir de nounou ? de bons parents ?

    Car, enfin, il faut le savoir : les gens intéressants n’ont pas besoin d’aller chercher les autres.
    Les autres viennent à eux, viennent à leurs réflexions, lisent, discutent, se posent des questions. Echangent, découvrent.

    Si la bibliothèque me permet des découvertes, si la bibliothèque me pose question, si elle m’interpelle… alors elle devient un lieu de rendez-vous. (Bibliothèque, Blog ; Blog, Bibliothèque)

    Sinon, à part pour discuter avec les copains, à part pour les chaises et les tables libres, et pour la réponse aux questions des profs, quel est “l’intérêt” d’une bibliothèque ?

    Peut-on seulement discuter, par mail, avec des bibliothécaires ? Et sur des sujets hors bibliothèque ? (46 pages de travail, 500 pages de mail dans la vidéo)

    Pour finir, je rajoute juste un mot à la proposition suivante :
    “Quels services proposons-nous, qui répondent aux pratiques et aux besoins des étudiants ?”

    Quels services “appétissants” proposons-nous, qui répondent aux pratiques et aux besoins des étudiants ?

    Ce qui ouvre la voie à du brainstorming, plutôt qu’à un catalogage des services qui répondent, effectivement, aux pratiques et aux besoins des étudiants.

    Bien cordialement
    B. Majour (qui cherche 🙂 )

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