Pourquoi tu te lèves tous les matins pour aller bosser ?

closeUne année au moins est passée depuis la publication de ce billet qui peut donc contenir des informations un peu datées.

Je ne m’étais jamais vraiment posé cette question, mais elle vient de m’être perso-twittée. Alors, essayons de répondre à cette interrogation presque métaphysique… Hum…. Pas facile… Donc, je me lève le matin et je prends mon poste parce que :

  • Je crois en l’humain. Vraiment. Je râle beaucoup beaucoup, mais je pense que, globalement, nous évoluons. Pas vite, pas toujours tout droit, mais nous évoluons ;
  • Je pense que le savoir et sa diffusion participent de cette évolution, et que la meilleure manière d’apporter sa pierre, c’est de participer à cette diffusion ;
  • Je pense que tout ce qui ralentit ou contrecarre les échanges relationnels et/ou intellectuels entre humains est criminel pour l’humanité ;
  • Je pense que mon travail participe (fort modestement) à ce que que tout le monde puisse se coucher moins bête chaque soir, moi y compris (surtout moi).

Voilà. Rien de plus. Mais ça me suffit.

15 thoughts on “Pourquoi tu te lèves tous les matins pour aller bosser ?

  1. Bonjour,
    On ne m’a pas posé la question, mais à ça j’ai une seule réponse de base : pour toucher une paye à la fin du mois.
    Tout le reste c’est du bonus.

  2. @JC Brochard : C’est marrant, je ne fais aucun lien entre mon boulot et la paye qui tombe chaque mois. D’une part, je fais mon boulot. D’autre part, de l’argent arrive. Mais l’un n’influe pas – pour moi – sur l’autre, que ce soit dans un sens ou un autre.
    D’ailleurs, il n’est même pas évident qu’il y ait un lien entre les deux puisque quand je travaille plus ou mieux, je ne gagne pas plus (ni moins, quand je glande). Et que ce boulot ne me prend finalement que 9 heures par jours environ (un gros tiers) : c’est une activité parmi d’autres, et c’est presque un hasard si celle-ci est rémunérée. D’ailleurs, si je vivais de ma fortune, je la poursuivrais certainement tout de même. Le lien me semble donc donc ténu.

  3. Pourquoi je me lève pour aller bosser :
    Pour gagner ma vie ; si ma rémunération ne me suffisait pas à vivre, je changerais de filière sans le moindre scrupule. Mon métier n’est pas le lieu de ma réalisation. Si certains de mes centres d’intérêt y trouvent la possibilité de s’épanouir, tant mieux ; le principal est que j’ai du temps à leur consacrer (en d’autres termes : je veux bien faire un tout autre métier du moment que j’ai suffisamment de loisir).

    Pourquoi une fois levée c’est en bibliothèque que je vais bosser :
    Disons que le job n’est pas sans intérêt. Je ne m’ennuie pas (trop) au quotidien, et ça c’est déjà une très bonne chose. Ce n’est pas non plus le plus difficile métier qui soit (il se peut en revanche que ce soit le plus “planqué” de ceux que j’ai exercés).

    Ensuite, ai-je l’impression qu’en allant travailler tous les matins j’apporte ma pierre à l’édifice de la grande marche de l’humanité vers le progrès ? Euh, non, désolée. Je travaille en BU, j’accompagne les étudiants et les chercheurs, on peut éventuellement dire que je simplifie leur travail, mais nullement que je leur suis indispensable. Je ne suis que bibliothécaire, et m’en contente. Et franchement, je pense qu’un plombier ou un médecin est bien plus indispensable à la société qu’un bibliothécaire de BU.

    Cela ne signifie pas que je n’accorde pas d’importance à la culture et à sa diffusion. Je suis plutôt contente si vous affirmez que j’y participe, mais je ne pense pas que les bibliothécaires des BU soient des combattants de l’intellect œuvrant pour la pacification finale.

    Je pense à cette médiatrice du livre, croisée à Bourges il y a quelques années, et qui partageait son temps de travail entre bibliothèque de rue, bibliothèques de maison d’arrêt, PMI, et visites aux gens du voyage. Je ne sais pas si on peut dire qu’elle contribue à la diffusion du Savoir et de la Civilisation (avec des majuscules), probablement pas. Mais elle contribue plus modestement à améliorer la vie des personnes au devant desquelles elle va, et ce me semble bien plus important.

  4. >Stéphanie :
    Ben, sauf votre respect, c’est un peu triste.

    D’abord, nous faisons partie du service public. Nous ne pouvons pas nous permettre d’être mauvais ni de faire les choses à moitié. Nous travaillons pour la République, pour la nation, pas pour un quelconque conseil d’administration. Contrairement au privé, nous avons une vraie responsabilité.

    Ce que vous dites, ça consiste finalement à donner raison à notre président adoré quand il parle des gens entrés là parce qu’il y avait de la lumière et qu’il faisait chaud.

    Ca ne veut pas dire qu’il faille prendre les choses au tragique ni que toute réalisation personnelle passe par le travail (dieu merci) – j’aurais même tendance à penser que si le travail est ressenti comme tel et n’est pas intégré dans un projet de vie plus large, c’est un peu dommage – mais il ne sert à rien non plus de ridiculiser ceux qui pensent qu’il doivent faire les choses avec une implication réelle en tentant de les faire passer pour de naïfs rêveurs (“grande marche de l’humanité vers le progrès”, “combattants de l’intellect œuvrant pour la pacification finale”…).

    En vous lisant, je comprends votre position sur la recherche. Je crois que nous n’avons tout simplement pas la même conception de notre métier (ou peut-être d’une activité en général). Dans tous les cas, si vous trouvez que votre métier est “planqué”, peut-être faut-il vous poser des questions sur le pourquoi de cet état de fait et si cela vient bien du métier lui-même.

    Comme le disait un Monsieur avec lequel je mangeais ce midi, à propos d’une personne qui avait la flemme d’apprendre l’allemand alors que ça lui était indispensable : “on fait un vrai boulot, si c’est pour ne pas le faire bien, autant faire HEC” (sans mépris de sa part, le fils de ce Monsieur travaille dans le privé)

    >dbourrion:
    Pour piquer des mss, encore faut-il en avoir dans sa bib… Heureusement, je vais en avoir bientôt, j’en importe dans qq semaines 🙂 [dont l’intérêt scientifique est réel ; pour la valeur financière, je serais plus sceptique…]

  5. Je vais faire original : pour la paie en fin de mois.
    Pourquoi en BU : parce que le privé n’a pas voulu de moi

    En fait j’ai l’impression que j’étais plus utile à la société en travaillant comme animateur de centre de loisirs avec des enfants vivant dans des contextes familiaux difficiles plutôt qu’en jouant à l’informaticien en BU. Le problème c’est que c’était précaire et mal payé.

    En début de carrière, j’avais encore l’espoir que l’Université soit utile à nos jeunes. Au fil des années je perd malheureusement mes illusions en constatant que les nouveaux étudiants sont de plus en plus au ras des pâquerettes….. Alors participer à la diffusion du savoir pour croire à nouveau en l’humain, je dis oui, malheureusement c’est pas à mon niveau que je peux le faire et j’espère que nos futurs professeurs des écoles arriveront à redresser à la barre !

    Ceci dit je ne crache pas dans la soupe : le boulot permet aussi d’éviter l’oisiveté et d’évoluer (intellectuellement, pas en grade 😉 )
    Évidemment je ne dirais plus la même chose une fois que j’aurais gagné le gros lot au loto ! 😉

  6. Assez d’accord avec Stéphanie. Mon métier me plait mais me frustre également !!!

    Pour moi, travailler reste avant tout une obligation capitaliste qui conditionne ta survie. Donc tu travailles toujours d’abord pour te nourrir. L’essence du travail est celle ci depuis toujours. Tu travailles pour améliorer ta condition (homme préhistorique crée des outils et chasse et cueille pour se nourrir, homme moderne fait tout pareil en mode “développé”).

    Tu n’as pas le choix tu dois travailler… Là ou la différence se fait c’est que certains peuvent choisir ce qu’ils font et faire des métiers plus ou moins pénible ou intéressant. (comme nous je suppose qui ne sommes pas là par hasard).

    Je laisse aux bibliothécaires sur passionnés le loisir de se sur investir…

    Mais j’espère que si vous gagniez au loto (par exemple) vous ne vous lèveriez pas le matin pour aller bosser.

    Ce pour deux raisons : vous prendriez la place d’un autre alors que vous n’avez PLUS BESOIN D’ARGENT . (ce qui fait indirectement grimper le chômage CQFD 😉 )

    Ensuite parce qu’il y a bien des choses plus passionnantes à connaitre voir ou expérimenter que le métier de bibliothécaire… aussi louable et intéressant soit il….

    non ?

    La question est plutot a t on vraiment le choix ?

    Et apporter quelque chose à une société qui finalement va de plus en plus mal … n’est ce pas œuvrer pour la continuité du système … ???

    Pour moi tout est à revoir à la base… la bibliothèque est une goutte d’eau dans l’océan. Utile certes… Mais qui se bat à armes inégales…

    Tel david contre goliath

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