A mille lieux

closeUne année au moins est passée depuis la publication de ce billet qui peut donc contenir des informations un peu datées.

Médiat Rhône-Alpes et le SCD de l’Université de Savoie m’ont invité (merci) à la même table que Yves Alix, le rédacteur en chef du BBF, le jeudi 26 mars, pour discuter des lieux où se faisaient les débats et les échanges de notre profession. Voici mes notes (en vrac) et ma présentation (tout en bas).

A. ” Entre ouverture et replis “, présentation d’Yves Alix.

L’un de ses toutes premières phrases est : “Je fais de tout un article” : la matinée fera l’objet d’un article BBF.

1. De qui, de quoi parle-t-on lorsque l’on parle de “la profession” ?

Difficultés de définir cette profession, lien à faire avec le développement des bibliothèques durant le 20 ème siècle ; de la lecture publique après 1970. Rappel des chiffres (nombre d’emplois, etc.) / Culture commune récente.

Profession structurée par une formation et un diplôme communs ; fonction publique largement représentée ; statut. Progression de la profession. Composante identitaire forte. Métier construit par la différentiation par rapport à d’autres métiers (documentaliste, archiviste, etc.) & par la reconnaissance (élus, administration).

Profession peu visible. Y.A. estime que la profession représente 50.000 personnes, c’est à dire que numériquement, “nous ne sommes rien”. Profession non événementielle parce que la bibliothèque n’est pas un évènement.

Une crise d’identité : tendances paranoïaques, repli sur soi, tension entre revendication et affirmation. S’y ajoute la remise en cause du rôle et de l’utilité des bibliothèques physiques. Disparition, dans le vocabulaire ministériel, du terme de “bibliothèque” (cf. nouvel organigramme du ministère). Spécialisation et technicité accrue, assortie d’une polyvalence augmentée. L’identité commune des bibliothécaires est en train de se disloquer.

2. Quelle solidarité ?

Profession faiblement politisée, qui a diminuée avec le temps (rappel de l’importance du militantisme des bibliothécaires. Désengagement politique marqué mais nouvelles formes de militantisme. Mais constance de l’engagement (minoritaire) dans le syndicalisme professionnel et donc essentiellement associatif (militantisme statutaire).

L’association est vue comme outil de mobilisation. Pas d’homogénéisation de la profession. Séparation des tutelles. Spécialisation des formations & emplois. Faible mobilité. Conséquences : faiblesse de la visibilité des bibliothèques dans le monde syndical. Émiettement du mouvement associatif.

YA dresse un tableau du paysage associatif français dans les bibliothèques, très éclaté.

3. Quelle information ?

Comment cette profession s’informe-t-elle ? Plusieurs canaux d’informations (publications officielles, sites officiels, publication papier ou en ligne des grandes institutions comme BnF, revues papiers comme le BBF etc.) Focus sur le BBF. Une revue comme le BBF n’est pas (formellement – temporalité en particulier) appropriée au débat. Place particulière de Livres Hebdo.

Sites internet des revues (BBF, etc.), des associations (avec pages réservées aux adhérents => débats qui restent internes aux associations / exemple de l’ADBU)

Exemple du Cilip (Royaume-Uni) (www.cilip.org) portail commun aux professionnels des bibliothèques ; Etats-Unis (ALA et sa revue, 70.000 abonnés) ; Allemagne (DBV, association d’établissements, 2000 établissements ;revue BuB).

Fais un rêve : un Revue89 des bibliothèques ?

Outils collaboratifs (Bibliopedia) ; Blogs ; Listes de diffusion ; biblio-fr

4. Quels échanges, quels débats ?

Echanges et débats peuvent-ils avoir des temporalités différentes ? Question du politiquement correct…

Conditions d’un bon débat : indépendance du support ; liberté d’expression mais netiquette ; pas d’anonymat ; pas d’inféodation ; respect des opinions d’autrui ; pas de doctrine, de doxa ; réactivité ; publicité ; modération et synthèse.

Plaide au final pour une fusion, ou fédération, des associations professionnelles ; pour une revue unique pour arriver à un effet de masse ; engagement des nouvelles générations ; ouverture plus large

5. Questions, réactions de la salle

Multiplicité des revues = richesse /Y.A. : Fédération ne signifie pas disparition des structures et/ou revues. Mais idée d’une revue fédératrice support.

ABF comme “réservée” aux Bibs territoriales. Syndicat vs association professionnelle (positions beaucoup moins claires – illusion que l’on est plus écouté si l’on est moins virulent). Playdoyer pour un vrai syndicalisme. / Y.A. : partiellement d’accord. Rappelle que l’association essaie d’être consensuelle pour rester proche de tous ses adhérents. Mais une association plus importante peut mettre en place des structures des débats internes même si il s’en dégage un message univoque au final. Pour l’heure, double déficit (associatif et syndical)./ A. Caracco : la profession n’est pas si émiettée que cela. Et cette émiettement est peut-être simplement une multiplication positive.

B. Ma pomme : “Je fais de tout un billet, la preuve…”

[slideshare id=1190064&doc=savoiegael-090324094551-phpapp02]

5 thoughts on “A mille lieux

  1. Pendant plusieurs minutes j’ai cru que c’était tes stats quotidiennes. 6000 à 9000 visites par jour…
    Merci de ce petit retour sur ton blog : je trouve que ça manque un peu.
    A ton avis, tu passes combien de temps pour rédiger un billet “moyen” (tes billets sont tous très bons, c’est pas le pb : je parle de la taille).

  2. @Lully : à 6000 / jour, j’arrête de bosser et je vis avec de la pub 😉
    Quand tu dis “Merci de ce petit retour sur ton blog : je trouve que ça manque un peu.”, ça veut dire qu’il faudrait plus de billets sur mon backoffice, ou en général sur les backoffices des blogs (parce que j’aime bien les suggestions de billets de mes lecteurs 🙂 ) ?
    Pour la durée de rédaction moyenne, je ne sais pas mais je vais étudier la question et faire un billet là-dessus (suffisait de demander)

  3. @dbourrion :
    1. et ta vocation “service public”, alors !
    2. je voulais dire que de manière générale les bibliobloggeurs ne racontent pas beaucoup leur back-office. Auto-censure face à une possible accusation d’égocentrisme ? Moi, je trouve ça intéressant (ça s’appelle “un partage d’expériences”)
    3. si tu fais un billet consacré à ton temps de rédaction, ce billet ne sera pas représentatif pour son temps de réaction (je préfère prévenir…)

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *