Ecosystème du livrel (3)

closeUne année au moins est passée depuis la publication de ce billet qui peut donc contenir des informations un peu datées.

Bon, c’est bien joli ces histoires de livrels, mais il manque encore un maillon : les éditeurs de documentation électronique… Parce qu’au-delà de la littérature, nos usagers utilisent aussi (et de plus en plus) les énormes volumes de ressources que diffusent Elsevier, Springer, Wiley et Tutti Quanti.

Ici, fort logiquement, l’on se dit qu’un livrel est un outil parfait pour y charger des tonnes d’articles à lire dans le train, le bus, le tram, au lit, où vous voulez. Sauf que les plateformes des éditeurs évoqués précédemment (y compris Tutti Quanti) ne proposent que des téléchargements en format A4. Et que là c’est la misère. Parce qu’une fois qu’un A4 est donné à avaler à un livrel (qui affiche plutôt autour d’un A5), il devient fort peu lisible, trop grand, trop petit, mal justifié, trop ceci, trop cela, rien de bon. Certes, on peut retailler le truc, mais ce n’est pas super pratique et impensable du point de vue de l’usager lambda.

Donc… Il serait bon que nos éditeurs commençent à se pencher sur la question et qu’ils implantent, par exemple, des outils permettant de générer à la volée, et selon le choix de l’usager, des pdf formatés pour les readers ; pour l’impression A4 ; pour l’iPhone ; etc.

Je doute que M. Elsevier, M. Springer, M. Wiley ou M. Tutti Quanti me lisent mais, si vous pouvez leur souffler le truc, n’hésitez pas.

18 thoughts on “Ecosystème du livrel (3)

  1. À vrai dire, les éditeurs STM (scientifiques, techniques, médicaux) et J (juridiques) sont ceux qui ont exploré — et fait avancer — le plus tôt l’édition numérique, et cela depuis une vingtaine d’années.

    Ils sont confrontés en fait à deux problèmes :
    • d’une part les outils éditoriaux dont ils sont dotés — techniques SGML puis XML, et outils de “redocumentarisation” pour l’impression et l’exploitation en ligne — sont optimisés pour et par des techniques battues en brèche par les terminaux mobiles et l’intégration de flux.
    Il ne leur est pas si facile d’amortir leurs investissements, engagés à une époque où les techniques d’édition structurée se payaient au prix fort, et d’adapter leurs processus, d’inventer de nouvelles techniques et de les financer.
    Cela ne les empêche d’ailleurs pas de faire entendre leurs besoins et demandes à des acteurs comme Adobe ou Quark…
    • d’autre part l’offre technologique de la publication et de la visualisation, en particulier sur terminaux mobiles, de petite taille, aléatoirement connectés sans pour autant disposer de l’autonomie (mémoire, capacité de calcul et stockage hors connexion), répond encore très mal aux exigences de la lecture professionnelle : appropriation, réutilisation et communication de l’information.
    La lecture “passive” proposée par les liseuses sur papier électronique, en particulier, ne concerne qu’un fraction infime de leur production.

  2. @Alain : donc ils sont à la fois en retard (point 1) et en attente de technologie (donc en avance) (point 2) ? Situation pour le moins délicate…

  3. Pas facile effectivement, mais un problème connu d’obsolescence d’investissement industriel, optimisé en coût/volume, face à des besoins nouveaux. D’un côté ils ont un outil qui marche (et leur fournit toujours des bénéfices pour le moins substantiels), de l’autre ils ont des perspectives de marchés encore incertains, et qui exigent beaucoup de changement d’organisation, de conception, sans garantie de trouver les relais technologiques suffisants pour continuer à satisfaire la majorité de leurs clients actuels en même temps qu’une proportion des nouveaux usages/usagers.
    Il est souvent plus facile dans ces conditions d’être un “nouvel entrant”, qui dédie tous ses efforts aux nouveaux usages/usagers.

  4. De son côté, Revues.org a l’intention de diffuser ses dizaines de milliers de documents au format Epub au cours de l’année 2009. Nous y travaillons déjà.

  5. tu as une fonction de ce genre sur Calibre – sinon, ce que tu demandes, ça s’appelle “édition numérique” – nous aussi sur question comment automatiser conversion epub, même si, contrairement à Marin le géant, on se situerait plutôt dans le sac à main sur mesure… l’idée que le format A4 c’est à la source qu’il faudrait inciter à le remplacer, avec gabarit 9 x 12 par exemple, c’est franchement pas encore une idée de masse.

  6. Du point de vue d’un éditeur, les solutions comme Calibre, ou le recours à un sous-traitant intermédiaire qui prenne en charge la connaissance des supports de restitution, de l’évolution constante de leurs contraintes et opportunités et se charge de l’adaptation de fichiers “génériques” ou d’originaux à redocumenter est une facilité mais aussi un renoncement à la responsabilité éditoriale.

    Une solution alternative est d’organiser un flux de création éditoriale “classique”, transcodé en DTBook ou TEI (ou XML avec DTD personnalisée) et de travailler avec maquettiste/metteur en page (InDesign/Quark XPress) avec non pas le gabarit unique de l’édition princeps, imprimée, à ce jour, mais avec d’emblée plusieurs gabarits dont un en 9 x 12, de manière à induire une relecture/correction/finition pour les différents formats.

  7. @tous : merci des infos et idées
    @Marin : chouette
    @fbon : mais tu vas te reposer, toi ??!!
    @guillaume : mais je parle bien de la doc. élec. et des grands éditeurs
    @Alain : voilà (ta suggestion de la fin) mais on ne fera pas croire que des mastodontes comme les éditeurs dont je parle n’ont pas les moyens (financiers et techniques) de mettre en place les solutions et workflows dont tu parles…

  8. @dbourrion

    Certes, certes. Encore faut-il que lesdits mastodontes ne se voient pas fixer par leurs banquiers et actionnaires favoris des objectifs de croissance à deux chiffres et de rentabilité minimale après impôt dans les eaux de 20 à 30%…

  9. en assistant à couperin il y a deux ans, j’avais retenu qu’ils étaient assis sur un tas d’or, pourquoi voulez-vous qu’ils changent quoi que ce soit pour l’instant!

  10. Sur la production multiformats “ab initio”:

    Le travail sur plusieurs gabarits est nécessaire, mais il risque d’être insuffisant pour garantir l’assimilation/accommodation d’un même contenu complexe à travers des instruments de lecture hétérogènes.

    Il me semble qu’il faut également une prise de position éditoriale très en amont, analogue par exemple aux considérations sur les “Quality Characteristics” des types d’information chez IBM, qui ont amené à la conception de DITA en doc technique: la modularité rédactionnelle y est la condition première de l’opérabilité et de la multi-exploitation du source unique — même si on peut s’interroger sur leur tendance à un certain “légocentrisme” des contenus.

  11. Juste une question. Pourquoi convertir quand les formats de “papier” A4 et plus grands arrivent? La vraie problématique n’est-elle pas plutôt qu’éditer de plus intéressant que ce que l’on trouve sur le papier classique ou l’ordinateur?

  12. @JM Destabeaux : j’espère que Tutti Quanti a pris note 😉
    @Bruno : Plutôt la proie que l’ombre… Partons déjà ce que connaissent (enfin, un peu) les usagers plutôt que de leur demander un grand saut que la plupart de ceux que je croise sont bien loin d’être prêt à commencer d’envisager… Et puis, les chaînes de conversion serviront aussi pour les iPod, etc… Il me semble difficile de rester calés sur l’A4.

  13. @ dbourrion
    D’accord (en partie, car les grands formats arrivent vite), mais je rejoins les réflexion de JM Destabeaux. Et j’ai par expérience un avis très mitigé sur ePub pour le papier électronique et les petits dispositifs, en tout cas en aval de la chaîne, la consultation/interaction.

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