Ton meilleur profil (4/5)

closeUne année au moins est passée depuis la publication de ce billet qui peut donc contenir des informations un peu datées.

Les plus attentifs à cette série auront remarqués quelques absents. Revenons sur eux.

  • Le catalogueur : comme symbole du métier de bibliothécaire, il me semble que le catalogueur est mort. Je le redis en anglais pour que ma position soit claire : ” The Queen is dead “. Maintenant que les cheveux se sont hérissés, je précise ma position : je pense que le catalogage n’est plus le coeur du métier de bibliothécaire. Nous avons et aurons toujours besoin de catalogueurs, mais ce doit relever de quelques spécialistes (je dis bien : quelques, soit un ou deux dans une Bu moyenne – ce qui signifie que continuer à faire entrer autant de catalogage dans les formations initiale de bibliothécaires est une erreur sans nom qui contribue à faire perdurer l’écart entre les formations et la réalité).
  • L’acquéreur : je pense que l’acquéreur comme entendu actuellement (spécialiste d’une discipline) est condamné aussi à plus ou moins brève échéance. Et cette impression déjà existante a cristallisé depuis deux commentaires, celui de RM et celui de MxSz, qui parlaient plutôt de politique documentaire. En gros, avant d’y revenir très bientôt : l’acquéreur comme acheteur de documents ” à la pièce ” me semble menacé  (ami acquéreur, ne saute pas à l’eau, plein d’autres métiers DANS la bibliothèques s’offrent à toi)
  • L’hôte : je n’ai trouvé que ce mot (magnifique) pour évoquer la fonction d’accueil et les personnels liés. Ici, je pense que cette fonction doit être revalorisée et poussée en avant, i.e. faire l’objet de formations spécifiques, initiales et continues. J’aime à rêver qu’un jour, l’accueil en bibliothèques (service public et banque de prêt) sera réalisé par des personnels entrés dans ce métier non pas pour les livres, mais pour le contact avec le public, et spécialisés dans cette fonction d’accueil. Pourquoi ne pas imaginer en effet des bibliothécaires qui ne fassent ni acquisition, ni catalogage (d’ailleurs, vu ce qui précède…), mais soient par choix la majeure partie de leur temps en salle, au contact du public ? Pourquoi ne pas imaginer à l’inverse des bibliothécaires (en plus petit nombre, vu ce qui précède…) qui ne fassent jamais de service public et se spécialisent sur le travail interne ?

Allons, assez parlé : la prochaine fois, nous tenterons de conclure.

0 thoughts on “Ton meilleur profil (4/5)

  1. Le catalogage dans la formation initiale des bibliothécaires ? L’an dernier c’était 3 jours sur ISBD et Unimarc, plus 2 jours sur Rameau/Dewey, guère plus (ce qui ne sert strictement à rien, je suis d’accord, mais on ne peut pas dire que la place qui y est accordée est énorme non plus).

  2. @marlène : j’ai un souvenir plus douloureux de ma formation de cons’… Par ailleurs : combien de temps sur le management, l’accueil, l’entretien de référence, le web 2.0 (pas en théorie, en pratique), etc… ? Sur le changement, la créativité, les nouveaux supports, etc… ?

  3. Vos dernières réflexions sur “l’hôte”, me laissent perplexe. Il me semble que la spécialisation à outrance risque de priver les différents personnels d’une vue d’ensemble fort utile pour mieux répondre aux besoins des publics. Ou cela suppose une communication interne plus développée. Le tout “public” ou tout “interne” ne risque-t-il pas de lasser sur le long terme ?

  4. Je ne comprends pas vraiment en quoi la fonction d’acquéreur est menacée. Vous avez des exemples ? Certes, en documentation électronique, on se borne à accepter ou non des packages et des licences. Mais est-ce bien satisfaisant ?

  5. @raphaële: je ne serais pas aussi catégorique que vous. Nicomo a donné l’exemple, dans un de ses commentaires sur un billet de bibliobsession, sur une BU anglaise qui a externalisé l’achat de la documentation (http://www.bibliobsession.net/2008/10/17/jouons-ensemble-pour-ou-contre-les-offices-de-livres/#comments)
    Nous n’y sommes pas en France, mais gageons que cela donnera des idées à certains responsables…
    Après, en BU, je pense que la fonction d’acquéreur a encore de beaux jours devant elle, même si on devrait mettre enfin fin au monopole des catégories A sur cet aspect central du métier (d’ailleurs, que peut faire un catalogueur qui ne catalogue plus ? Il peut devenir acquéreur, car il a souvent une compétence fine des sujets). La relation avec les enseignants-chercheurs reste importante, et si ces messieurs-dames ne peuvent pas s’adresser directement à quelqu’un de compétent pour demander des ouvrages, ils vont tout simplement reconstituer des bib d’UFR (et ils auraient raison de mon point de vue).

  6. @ilhem : je ne sais pas si la spécialisation risque de lasser (et puis, ce peut être une spécialisation sur un ou deux ans) mais ce que je sais, c’est qu’avoir en SP quelqu’un qui déteste ça n’est pas une bonne chose ; et inversement pour le travail interne. Donc je pense simplement que l’on pourrait voir des spécialisations “Accueil”, par exemple, sur un temps donné ; une fonction accueil dans les organigrammes, etc…
    L’idée derrière, c’est de cesser de penser autour du livre pour penser autour de l’usager…

    @Raphaële et MxSz : je reviendrai sur ce point dans un billet programmé pour 26 novembre (mercredi prochain – oui, c’est du teasing, j’ai honte…) et commandé jadis par MxSz lui-même.

  7. @bibliobsession : et la bibliothèque deviendrait alors maison d’hôtes…. Ahhh… Avec une table d’hôtes… Ca aurait de la gueule, ça, un banquet organisé dans la bibliothèque !!

  8. “continuer à faire entrer autant de catalogage dans les formations initiale de bibliothécaires est une erreur sans nom qui contribue à faire perdurer l’écart entre les formations et la réalité” : mes souvenirs de un an et demi de cours de catalogage (papier sinon c’est pas drôle) en IUT acquiescent dans ton sens. Mais il faudrait aussi supprimer (ou au moins réduire l’importance) de l’épreuve de catalogage au concours de BAS.

    Pour l’hôte : ça existe des bibliothécaires qui choisissent ce métier par amour du livre et du contact avec le public alors pourquoi ne pas les laisser faire les tâches internes et le SP .Surtout que les deux occupations peuvent avoir des influences positives l’une sur l’autre, notamment au niveau de la connaissance des fonds.

  9. Je ne suis pas vraiment d’accord avec toi :
    En ce qui concerne le catalogage, notre bibliothèque entre entre 10 et 15 000 nouvelles acquisitions par an, ce à quoi il faut ajouter les dons (un don peut parfois atteindre 20 000 ouvrages), et il faut bien les signaler (tout au moins un rapatriement de notice et une exemplarisation dans le SUDOC). Or, il faut du personnel (externalisé ou pas, d’ailleurs : nous avons 3 ETP et quelques externes dans notre bibliothèque).
    Les acquéreurs : de nos jours, y a-t-il encore des bibliothèques qui achètent à la pièce comme tu le dis ? J’en doute. Le métier d’acquéreur a d’ores et déjà été modifié.
    Une spécialisation dans le service public : à mon avis, on y perdrait. Par expérience (certes récente), je trouve qu’une personne spécialisée en interne sur tel sujet renseigne mieux nos lecteurs sur ledit sujet (parce qu’elle est confrontée quotidiennement à des questionnements et des problèmes qu’elle sait résoudre, et peut donc orienter fort clairement les usagers). A l’inverse, une personne qui ne ferait que de l’interne perdrait de vue, à long terme, les attentes des usagers et ne serait donc plus à même de décider des politiques à mener pour satisfaire les besoins des lecteurs. Or, tout ce que nous faisons en interne est justement au service de l’usager. Bref, je pense qu’on ne peut couper l’interne de l’accueil des publics.
    Et, en tout cas parmi les bibliothécaires que je fréquente, tous sont venus ici pour avoir un contact avec le public.

  10. @Risu : Je suis pour le ET mais je plaide surtout pour le “OU” ou plutôt : pour que l’accueil puisse devenir une spécialisation (qui a été recruté/formé sur l’accueil, vraiment ? Est-ce que les formations de bibs intègrent la formation à la fonction d’hôte ? Je ne crois pas, je n’ai jamais rien vu de cet ordre).

    @Fanny : tous les acquéreurs achètent à la pièce, tant d’exemplaires de tel ouvrage, tant de celui-là, etc… Non ? Mais j’y reviendrai (cf. plus haut…)
    Sur SP/Travail Interne : je me demande quelle proportion de bibs est là d’abord (en premier lieu, s’entend) pour le public, le livre venant après…

    D’ailleurs (faisons du mauvais esprit, tu me connais 😉 ) tu dis “tous sont venus ici pour avoir un contact avec le public.”… Tu ne dis pas “tous sont venus pour travailler auprès du public” ou “par intérêt pour le service public” ou “pour le public”… Non, juste pour avoir un contact avec le public… Les livres gardent la première place, non ? (oui, je te taquine)

  11. Je reprenais juste ton expression : “au contact du public”. Sinon, j’aurais sorti mon glaive de défenseur du service public et débité mon grand discours sur “le bibliothécaire au service du lecteur, car si nous n’avons plus de lecteur, nous n’avons plus de raison d’être”.
    Finalement, le livre aussi est au service du public, non ?

  12. @Fanny : pose ton arme tu vas blesser un lecteur 😉
    ” Finalement, le livre aussi est au service du public, non ? ” : dans ce sens-là, oui. Mais tu sais, j’ai souvent l’impression que nous (c’est un nous collectif) oublions nos priorités… Et que nous oublions que la priorité des priorités, ce n’est ni le livre, ni les bibliothèques , ni surtout nous : c’est l’usager. Le centre de tout, c’est l’usager.

  13. Mxsz : pour prendre l’exemple angevin : les fonctions acquisition/catalogage sont du ressort quasi-exclusif du personnel de catégorie B. Bénéfique à mon sens, ça soulève aussi quelques problèmes.

    @risu : la mort de l’épreuve de catalogage au concours de BAS est annoncée pour 2011-2012 (de source proche du dossier comme on dit).

  14. “…Par ailleurs : combien de temps sur le management, l’accueil, l’entretien de référence…” : Pas assez ou alors y’en a qui sèchent les cours ?
    bon c’est bien joli tout ça, mais au vu des conditions actuelles ce sera “Hôte” ET “bibliothécaire” parce qu’il faudra, faute de personnel suffisant, remplacer les absences des uns et des autres et on se retrouvera dans la même situation qu’à l’heure actuelle…

  15. @raphaëlle : “Certes, en documentation électronique, on se borne à accepter ou non des packages et des licences.”
    Ben non, pas uniquement, pas partout en tout cas : on teste, on compare (avec les impact factors, avec les revues ds lesquelles publient les chercheurs), on évalue (les stats d’usage, les prêts elec)…

  16. @dbourrion il me semble que certaines formations intègrent un module d’accueil du public. Mais c’est comme les formations sur le web 2.0 ou le management dont tu parlais plus haut, ça représente au mieux des modules de 4 ou 6H.

    @Nicolas : bon alors j’attends 2011-2012 pour passer le BAS 😉

  17. Pour les bibliothèques comme pour le suivi de ma santé, je ne suis pas fan d’une juxtaposition d’hyperspécialistes.
    Je pense n’avoir jamais été une aussi bonne “biblihôtécaire” que quand je faisais acquisitions, accueil, formations, gestion d’une sous sélection de titres en lignes spécialisés dans une micro-bibliothèque pour une petite communauté qui reconnaissait pleinement ce rôle.
    Et pour faire tenir ensemble une équipe telle que tu la décris, il faudra des hypermanagers, pour éviter que chacun dans sa bulle ne pédale dans une direction différente de celle des copains.

    Là dessus, je crains qu’en formation initiale, il soit bien plus simple d’enseigner le catalogage et la Dewey, l’écriture de code ou n’importe quelle “technique” que des savoirs être et des mobilisation de tout ce qui_ touche à “l’humain” (accueil ou management, les compétences d’empathie, d’écoute, de mise en relation d’informations venues de différentes sphères, de synthèse et de savoir vivre sont quasiment les mêmes). De ma courte expérience, les gens ne peuvent approfondir ce type de compétences qu’une fois confrontés aux questions qui se posent dans un lieu, une équipe, une communauté.

    Bref, les formations initiales pour fonder un réseau (et quoi de mieux pour souder un état d’esprit commun que de faire du mauvais esprit au fond d’un amphi où l’on cause Dewey ou autour de postes de catalogage), et ensuite, tout au long de la vie, en toute humilité, des formations, des échanges, puisqu’on a toujours à apprendre en prenant du recul sur sa propore expérience et de celle des autres plongés dans des environnement proches mais différents. Et donc pour en revenir au premier troupeau de mouton, plus que des profils, des gens capables d’acquérir des compétences, de changer, de s’adapter aux autres et de travailler ensemble.

  18. @Nicolas: la fonction d’acquéreur conserve une image et une légitimité encore très forte aux yeux des collègues et du public. En fait, je pense que TOUT le monde en BU devrait avoir au moins un petit secteur d’acquisition, mais que personne ne devrait faire que cela (bref, encore plus de polyvalence dans les tâches). Je gère un budget, je désherbe, etc. etc. Si je ne le faisais pas, je ne sais pas si j’aurais, tout simplement, autant de poids pour donner mon avis sur certaines questions…

  19. @MxSz : Comme souvent, d’accord avec MxSz. De la polyvalence pour bien travailler avec les autres, de la spécialisation, pour savoir de quoi on cause et parce que personne ne peut savoir tout sur tout.
    Et puis quand on l’a fait (le profil d’acquéreur), on ne balaie peut-être pas si vite le gros boulot que représente le fait d’avoir une bibliothèque physique, avec des objets à contenu spécialisé [des livres quoi] que l’on peut emprunter, frais, en ordre, pertinents, en quantité à peu près suffisante,dont on peut causer parce qu’on les a eu dans les mains, etc.

    Danielou (je me permets, j’ai recousu les morceaux hier soir au pied d’une grue), parfois tu causes de trucs que tu n’as jamais (ou presque ?) faits et ça se sent !

    Et comme dit MxSz “Si je ne le faisais pas, je ne sais pas si j’aurais, tout simplement, autant de poids pour donner mon avis sur certaines questions…”

  20. @NaCl : ouh le méchant tacle 😉 Je m’expliquerai sur le pourquoi du comment de mon impression sur l’avenir de l’acquéreur tantôt, mais je n’en démords pas… Après, je ne jette pas forcément l’acquéreur avec l’eau du pilon (quoi que) mais je le sens mal, quand même…

  21. Je vois qu’il n’y a pas de responsable de la conservation dans tout ça. Bah, c’est pas grave, je suis la première à dire que je ne sers à rien, sauf quand je suis en service public bien sûr!

  22. @Marion : y’a pas de responsable de conservation parce que j’ai oublié 🙁 Mais si, il va en falloir pour les vieux papiers… Et pour les problématiques de conservation du numérique. Mais on peut penser que le nombre de postes sera relativement limité… Mise en commun, mutualisation, etc… Allez, reste 😉

  23. L’hôte, un très beau terme pour une belle réalité : accueillir le public, le placer au centre du dispositif (ça me rappelle quelque chose !!!). Vous parlez beaucoup des BU, mais en BM ça nous concerne complètement. J’ai la chance de travailler dans une ville ou l’accueil est une priorité de service, de tous les services municipaux. Et ils ont mis les moyens : tous les agents en situation d’accueil suivent une formation accueil (CNFPT). Ce plan de formation s’étend sur 2 ans. Alors oui l’accueil est une fonction essentielle en BM et selon la configuration choisit complètement distincte d’un poste de renseignement, orientation, conseil, technique…L’hôte (j’adore ce mot !) inscrit, accompagne le public lors des visites organisés de la médiathèque (dans l’idéal chaque nouvel inscrit devrait bénéficier d’une visite guidée), oriente dans les différents espaces, informe autour des animations, des événements..Bref une vraie fonction d’accueil à temps plein.

  24. Je pense qu’il faut avoir une vision plus nuancée de l’avenir du métier d’acquéreur. D’abord, la situation est différente dans une bibliothèque publique, une bibliothèque universitaire de premier cycle où l’essentiel est d’acheter des manuels en 10 ex., une bibliothèque de niveau recherche.
    D’autre part, à l’heure où l’on valorise considérablement l’accueil et la “médiation”, je pense qu’une bonne “médiation”, et la construction d’une relation de confiance avec les usagers (notamment les chercheurs) se fonde aussi sur une légitimité scientifique et une compétence disciplinaire réelle, qui se traduisent (en lettres et shs en tout cas) notamment en faisant des acquisitions “à la pièce”.
    Bien sûr, ceci n’empêche pas une diversification (bénéfique, et certainement inéluctable dans le contexte actuel) des fonctions de chacun (complètement d’accord en cela avec MxSz).

  25. @El : le formet Blog ne permet pas toujours d’être très nuancé. Et je ne suis pas toujours un garçon très nuancé… Cependant, j’apporterai des nuances, dans un prochain billet, sur le sujet apparemment brûlant de l’acquéreur.
    Mais je continue à ne pas voir le rapport direct et automatique qui semble exister pour beaucoup entre ” médiation ” et ” acquisition ” : le fait de passer commande d’un document ne me semble pas en soi suffisant à ce qu’on le connaisse mieux que n’importe qui d’autre.

  26. Eh bien, c’est toujours aussi animé par ici…
    Intéressant, ce débat.
    Juste un truc : pour ta bibliothèque-idéale-du-futur, tu ne parles pas de profils type marketing (ou disons, pour contourner la connotation encore négative du terme, chargé de com’ / des publics) ni de resp. de la programmation culturelle : on s’en approche un peu avec ton idée de “pôle hybride” (animateur et médiateur), mais c’est pas vraiment ça.
    Ça m’étonne au vu des réalisations de ton établissement : expos, campagnes de com’ et enquêtes de satisfaction… Voilà aussi le genre de compétences dont on va avoir besoin. Par ex., si on se recentre sur l’usager, logique d’accorder une place importante à l’étude des publics, avec le profil spécifique que ça implique, non ? Euh, à moins que tu sois en froid avec ton adjoint ces temps-ci 😉

  27. @Pauline : hello 🙂 Tu as raison, j’ai aussi oublié ces profils (mais c’est à ça que servent les commentaires d’un blog : à réfléchir en commun…). Donc, je rajoute à la liste un profil chargé de com’s / des publics (en fait, ça me paraissait tellement évident que je suis passé à côté – merci, donc)

  28. “Pourquoi ne pas imaginer en effet des bibliothécaires qui ne fassent ni acquisition, ni catalogage (d’ailleurs, vu ce qui précède…), mais soient par choix la majeure partie de leur temps en salle, au contact du public ? Pourquoi ne pas imaginer à l’inverse des bibliothécaires (en plus petit nombre, vu ce qui précède…) qui ne fassent jamais de service public et se spécialisent sur le travail interne ?”

    Pourquoi imaginer quand ceci est déjà une réalité ? Les vacataires passent 100% de leur temps de travail en service public ; à l’inverse, les “haut gradés” n’y mettent jamais les pieds (sauf lorsqu’un usager mécontent demande à s’adresser au directeur). Dans nombre de grandes BM tout du moins.
    De mon coté je fais les deux : acquéreur, catalogueur, préparateur d’animations, médiateur, accueil & tutti quanti. Ce qui me permet de dégager les demandes des usagers et d’y répondre, qu’elles soient formulées ou non.

  29. @Discobloguons : ma foi, les “haut gradés” devraient aller en salle… Comme tout le monde… Et puis : pourquoi est-ce les vacataires et pas les professionnels de la profession qui passent tout leur temps en SP ?…
    Je précise : mon interrogation ne porte pas tant que la quotité SP/TI que sur l’idée de profils spécialisés en Accueil, les hôtes, avec recrutement et formation spécifique.

  30. Je me permets de faire dévier.

    J’entends que le poste de catalogueur est promis à disparaitre et personne ne semble remettre en cause cette prédiction, contrairement au cas de l’acquéreur.

    Alors la question que je me pose, c’est :
    combien de temps par ouvrage est consacré à la catalo ou combien de livres par an peut traiter un catalogueur temps plein sur cette tâche dans vos institutions?
    J’inclus dans le temps de travail de catalo, l’indexation dewey la cote de rangement et les mot-clés si vous en utilisez encore…

    Nous achetons à peu près 8000 monographies par an- 350k de budget mono, variable d’années en années, en hausse dû à l’accroissement de l’activité de l’institution (3 langues dans le fond avec répartition assez équivalente FR-EN-DE). On pratique déjà l’importation de notices avec d’autres BU étrangères (je ne suis pas en France).

    Vous avez du personnel qui ne fait que ça?? (sans devenir fou)

    Chez nous, on est responsable par matière.
    Ceci comprend le processus d’acquisition (mais nos profs sont de très gros prescripteurs, 2/3 des acq sont faites sur demandes), réception, catalogage (et indexation) et personne de référence pour les questions des usagers sur ce domaine + élagage + mise à jour des plans de classement (pas assez souvent).

    Ce qui fait qu’en moyenne un temps plein de responsable matière, c’est à peu près 1200-1500 livres par an (mais c’est un max, ça grince pas mal des dents sur le fait de devenir des machines)

    Seul l’équipement et les rangements ne sont pas à notre charge (et les actes de prêts/réservation/renseignement de base). On ne fait pas d’accueil non plus sauf question spécifique. Les tâches de formations/com ne sont pas de notre responsabilité non plus. La gestion du SIGB non plus (sauf moi qui suis à cheval entre responsable matière et wannabe system librarian).

  31. Etre bon à l’accueil suppose de savoir lire une notice bibliographique (connaissances de base sur le catalogage), utiliser les bases de données et les ressources informatisées diverses et variées (connaissances informatiques à jour et en recherche documentaire), connaître le plan de classement des salles de lecture (connaissances en indexation et comment est constitué un plan de classement), connaître un minimum son fonds (et là je suis partisane du tout le monde du cat A au C range les salles et fasse du prêt/retour), avoir un sens pratique pour remettre du papier dans les photocopieurs, trouver les fausses pannes que les lecteurs détectent. Et surtout avoir un grand intérêt et une grande curiosité sur ce qu’il se passe à la bibliothèque pour être au courrant de tout et donc renseigner au mieux les lecteurs. J’ajouterai aussi savoir travailler en équipe : on est pas omniscient et s’appuyer sur des collègues qui savent mieux tout en laissant trainer l’oreille quand ils renseignent c’est autant de bonus. Et enfin être à l’écoute, disponible et pédagogue.

    Acquéreur, je le suis en cat B, mais ce n’est pas seulement remplir des bons de commande. C’est aussi et surtout gérer un fonds (conservation/pilon, mettre son nez régulièrement dans la salle de lecture, faire du prêt, faire des stats, ajuster le plan de classement, tenir compte des demandes des lecteurs, ajuster le budget…). Maintenant, je suis d’accord avec l’idée que cette fonction soit centrée sur quelques agents et pas tous les cat A et/ou B parce qu’ils sont cat A et/ou B. Certains fonds partent en déshérence à cause de ce principe qui n’a pas de sens.

    Etre bibliothécaire est un métier qui a certes diverses facettes mais qui fait appel à des techniques bibliothéconomiques qui ne s’inventent pas. La maîtrise de ces techniques me semble être un prérequis. La formation continue est essentielle car le métier évolue mais ne nous perdons pas non plus en route. Car des tous frais sortis de l’ENSSIB sans aucune expérience des bibliothèques me font froid dans le dos en prenant des décisions qui n’ont pas de sens. Manager, oui, marketer, oui, spécialistes oui mais de grâce qu’ils connaissent le métier et ses savoirs-faire.

  32. Où s’arrête l’accueil ? Est-ce que l’hôte fait du service de référence, ou bien est-ce délégué à un autre profil ? Les compétences ne sont pas exactement les mêmes pour faire de l’orientation géographique ou de la recherche basique dans le catalogue et aider à l’interrogation des bases de données et autres bouquets de revues élec, il me semble.

  33. Bon, qui s’occupe des trucs fun dans tes profils (FB, LT, Twitter etc…), finalement ? Parce que c’est bien joli de lancer des trucs 2.0, mais il faut quelqu’un pour alimenter tout ça, animer, suivre l’évolution des usages de ces nouveaux services, sinon ça ne sert à rien.

  34. @Chaps : Sur Angers, pas de catalogueur à plein temps, nous voulons éviter que quelqu’un devienne fou 😉 Notre organisation ressemble en fait à la vôtre. Encore une fois, je suis sur des propositions générales.

    @am : merci de vos remarques. Je ne rebondis que sur “… ne nous perdons pas non plus en route ” : évoluer, ce n’est pas se perdre, c’est juste changer, devenir autre, non ?

    @marlène : sur ta première question : l’hôte fait du service de référence ; quoi qu’il fasse, d’abord, il le fait pour être au contact, parce qu’il apprécie ça. Je propose simplement de découpler le travail interne et le SP.

    Sur la deuxième question : ce peut être le biblio-geek, mais il sera vite submergé. On peut imaginer qu’il soit assisté, sur l’animation des espaces sociaux web et autres mondes virtuels, par des hôtes 2.0, non ? Peut-être les mêmes que pour la bib physique ?
    Pour ce qui concerne l’aspect technique des outils, leur maintenance, là, sans doute, c’est le biblio-geek et/ou le développeur qui s’en chargent.

  35. Je n’acquiers plus, je ne catalogue plus. J’accueille. Bon. Je fais du lien social et de la médiation. Problème : A terme je perds le contact avec le document, quel accueil vais-je proposer au public ? Bonjour madame, comment va votre petit dernier ? C’est ridicule. Un accueil professionnel du public est proportionnel à la connaissance qu’on a de ce qu’on va lui proposer. ET à notre connaissance des publics. Or j’identifie mon public au travers de ce qu’il vient chercher . Mediateur de quoi , sinon ? Légitimé comment ? Sans une certaine polyvalence, c’est impossible. Mais nous allons parait-il vers des bibliothèques bourrées de spécialistes pointus. Gardons encore quelques généralistes, ça peut servir…
    Non madame, je ne connais pas, mais permettez-moi de vous montrer le fonctionnement de notre OPAC bourré de notices récupérées sur la BNF, sans résumé ni présentation, une merveille ! Connaissez-vous la Rameau chère madame ? Ah excusez-moi je vous abandonne, je dois aller faire du lien social à l’accueil , et mon chariot de retours déborde!
    Ce débat (qui n’est pas jeune, ça fait bien dix ans que j’entends parler de la mort du catalogage ) est ici totalement faussé. Il permet néanmoins de se rendre compte d’une chose, et de nombreux commentaires le montrent (am, El, isa, NaCl…), c’est qu’il y a vraiment un monde entre travailler en BU et en BM. Ce n’est d’ailleurs pas plus mal, ça permettra d’identifier plus nettement les motivations des futurs collègues qui souhaitent “embrasser” la carrière.
    Ce sera encore plus évident quand vous serez ouverts en BU 65 h par semaine et que ce sont des vacataires qui exerceront cette merveilleuse fonction d’accueil tant valorisée dans le discours et si peu dans la réalité!

  36. @Yvonnic : “A terme je perds le contact avec le document” je ne pense pas que le contact avec le document passe par son acquisition ou son catalogage ; “il y a vraiment un monde entre travailler en BU et en BM” : parce que nous le voulons bien, i.e. que cette fracture arrange tout le monde… Je pense qu’elle est néfaste. Mais j’avoue ne pas bien saisir votre position, à partir de ” ce débat” et jusqu’à la fin. Pouvez-vous préciser ?

  37. Bon, vous faites l’âne pour avoir du son. Ok. C’est tout simple, et d’autres intervenants l’ont dit d’une autre façon. Le coeur du débat, assez anciennement déja , était de considérer que le gain de temps produit par exemple par la récupération de notices et la délégation d’acquisitions , ou les acquisitions en réseau, produirait mécaniquement un gain de temps consacré aux tâches d’accueil des publics et tâches afférentes (l’animation par exemple, très dévoreuse de temps). Or ce n’est pas du tout ce qui s’est passé. D’une part on avait oublié les tâches administratives et managériales, que j’ai vu enfler ces 15 dernières années de façon excessive à mon goût, et d’autre part l’irruption des nouvelles technologies (on appelle encore ça comme ça chez les DRH, mais bon…) qui a amené à une nécessaire spécialisation, que nous n’avions pas prévue non plus. Le résultat des courses est que nous avons retrouvé en fin de parcours des bibliothécaires tapis derrière leurs écrans, crispés sur la préservation de leur temps de travail interne, et que le temps consacré directement aux publics ne s’en est pas trouvé augmenté. Ni en temps ni en qualité d’accueil, les recrutements se faisant de plus en plus vers le bas, mais c’est encore un autre débat. Et j’ai vécu toutes ces étapes (j’ai plutôt ma carrière derrière moi que devant, hélas). Alors quand j’entends que l’on rebondit une fois de plus sur cette histoire de catalogage, avec le mème discours “de cause à effet”, ça m’exaspère. C’est tout. Et je peux vous assurer que la perte de contact avec le document est tout à fait réelle, insidieuse mais réelle. Nous devons retrouver un contact (professionnel) avec le public, mais pas au prix de cet éparpillement. Pas facile, et je ne prétends pas avoir de solution. Par contre, quand vous parlez des BU et des BM de façon similaire, je trouve ça un peu réducteur. Vous n’avez ni les mêmes contraintes ni les mêmes moyens, ni les mêmes publics ni les mêmes missions. Vous dites vous même qu’il y a une fracture (voulue ? là je ne saisis pas ) et qu’elle nous arrange bien (?). Elle est de fait, c’est tout. Et ce sont les amalgames qui sont néfastes. A vous de vous expliquer sur une fracture voule qui arrangerait des gens. A moi de faire l’âne…mmh?

  38. @Yvonnic : non, je ne faisais pas l’âne, je n’avais vraiment pas compris. C’est beaucoup plus clair. Donc je réponds qu’il me semble que :

    – les tâches administratives et managériales ne concernent en général pas les collègues chargés des acquistions et/ou effectuant le plus de SP ; idem pour les nouvelles technologies. Il n’y a donc aucune raison pour que les bibliothécaires restent tapis derrière leurs écrans ou plutôt, il me semble qu’il y en a une : les évolutions font peur, alors on se crispe, mais ce n’est pas sur son précieux temps de travail interne (qu’il est toujours possible d’ailleurs de remplir en faisant de la dentelle qualitative), mais sur ses habitudes.

    – je ne dis pas que la fracture est voulue (je ne suppose pas une volonté machiavélique cachée derrière tout cela), je dis qu’elle perdure parce que nous le voulons bien (qu’elle perdure) ; et parce qu’elle arrange tout le monde.
    En quoi arrange-t-elle tout le monde ? Il me semble que la fracture et les différences qu’elle implique au niveau des publics sur lesquels Bu et Bm ont du coup chasse gardée permet :

    a/ aux Bu, de ne pas mettre l’usager au coeur de la bibliothèque parce que la mission d’une Bu serait d’abord dans la qualité (universitaire) de ses fonds et que l’usager est d’abord l’affaire des Bm

    b/ aux Bm, d’ignorer toute une partie de la demande actuelle d’un nombre certain d’usagers (entendez, les étudiants) au prétexte qu’ils ressortent du public des Bu (cf. le récent Troll qui s’est développé sur biblio-fr)

    Dans les deux cas, la fracture devient un no man’s land dans lequel errent, il me semble, pas mal d’usagers qui se contrefichent totalement (mais alors, totalement…) de savoir s’ils sont dans une Bu ou une Bm. Vous dites que c’est un fait, cette fracture. Certes. Je dis encore une fois que dans Bu et Bm, il y a un “B” commun, celui de Bibliothèque, et que l’important est là. Et je redis que tout peut changer : c’est une simple question de volonté (politique éventuellement) et d’énergie.

  39. D’accord sur la description de la fracture et la stigmatisation justifiée du rigolo sur Biblio-fr. Mais voyez comme vous ignorez les réalités des BM : “Les tâches administratives et managériales ne concernent en général pas les collègues chargés des acquistions et/ou effectuant le plus de SP”. C’est une erreur de penser cela. Chez nous, les BM (pas les BMVR ou les très grosses structures bien sûr) on fait TOUT. Choix de la polyvalence parfois, manque de personnel le plus souvent, qui nous amène à rejetter sectorisation et hierarchisation excessives, simplement comme inefficaces. Ceci dit cette polyvalence a ses revers quand nous sommes confrontés à une necessité de spécialisation. Pas moyen de recruter ni de former correctement des spécialistes web par exemple. C’est bidouille et démerde. Ce qui a ses limites. Je passe des marchés publics au pousse-chariot facilement, mais pour créer un site-blog, choisir une plateforme musique , gérer des ressources virtuelles etc… c’est une autre paire de manches. Quant au poids des habitudes, il existe, mais ce n’est pas spécifique à nos métiers je pense. Par contre la diminutiuon du temps de travail interne est une préoccupation très réelle (et de plus en plus d’actualité avec les débats sur les horaires). Un exemple : Nous avons moins de 15 h de travail interne, par agent et par semaine, sachant que c’est sur ce temps que nous plaçons nos RTT, congés….On est loin de la norme qui veut qu’à une heure publique corresponde une heure interne ! (encore que la pertinence de cette norme me semble parfois un peu surfaite). Un dernier exemple, tenez, pour la route, et c’est pas pour faire pleurer dans les chaumières : actuellement je cherche un discothécaire (un responsable espace-musique plus exactement ). Niveau des réponses reçues en un mois : uniquement des DUT type sortie d’école, culture générale livresque, maitrise de logiciels bureautiques en veux-tu en voilà. Ils aiment les livres, adorent les publics et savent utiliser Photoshop ! Vous voyez le tableau ? Et bien je vais me débrouiller avec ça. Et ça fait 25 ans que ça dure. C’est aussi une habitude, remarquez. C’est ça aussi les BM, parce que ce type de situation je suis certain de ne pas être le seul à la vivre dans les quelques 4300 BM françaises. Et encore, je suis un chanceux, on ne m’envoie pas aux cèpes en me disant de chercher des bénévoles…
    Merci de votre réponse.

  40. Que dire ? Si le choix de la polyvalence fait qu’il n’y a pas moyen de recruter des spécialistes, faisons le choix de la spécialisation.
    Le poids des habitudes n’est pas une exclusivité des Bibs, effectivement. Cela ne nous excuse en rien.
    Pour ce qui concerne la diminution du temps de travail interne, réelle selon vous, je maintiens que le travail interne est souvent fait de dentelle sur-qualitative. Donc…
    Sur le recrutement et la qualité des candidatures : je ne crois pas en l’adéquation automatique diplôme/CV = valeur/dynamisme. Un jeune DUT sorti d’école peut parfaitement être la personne d’énergie qu’il faut.

    Et puis, mais c’est en fait une réponse sur l’ensemble : si le fond du problème est que nos élus/tutelles ne considèrent plus les bibliothèques comme prioritaires ; et que nous ne sommes plus attractifs pour les jeunes, j’ai envie de répondre que nous n’avons qu’à nous prendre à nous-mêmes. Nous récoltons ce que nous avons semé. Franchement, quelle est notre image auprès du public, globalement, sinon celle d’endroits un peu vieillots et poussiéreux (je ne dis pas que cela correspond toujours à la réalité, je parle de l’image) ? Vous, vous donneriez de l’argent à un tel endroit ? Vous iriez y travailler ?

    Donc, cessons de geindre (même si les difficultés sont réelles), retroussons nos manches et donnons envie à nos usagers, nos élus/tutelles, nos futurs collègues qui s’ignorent encore, donnons-leur envie d’avoir envie de nous (c’est beau comme du Johnny).

  41. le sudoc, c’est du catalogage partage effectue par de nombreux catalogueurs et pas seulement ceux de la BNF. Je me demande si cela peut fonctionner avec un ou deux catalogueurs par bu moyenne.

  42. Bonjour Daniel,

    Je viens de découvrir votre article. Vous posez d’excellentes questions et c’est un débat que l’on trouve bien rarement maintenant sur Biblio.fr par exemple ;-))….

    Pour en revenir aux profils, acquéreur et catalogueur pour ma part vont bien continuer à exister et à se renforcer mais en prenant d’autres directions.
    Le catalogage est plus que jamais présent dans sa forme traditionnelle (“fiche”) mais aussi nouvelle : nouveaux médias à signaler, enrichissements autour de la “notice”. Le catalogage partagé permet bien évidemment d’aller plus vite dans le traitement mais il reste toujours des modifications à apporter à une notice, trouver une cote pour son établissement… Pour les documents en langue étrangère on peut récupérer facilement une notice mais il y’a un gros travail à faire derrière…. Donc moins de temps par notice mais toujours un gros travail à effectuer alors que nous sommes moins nombreux à cataloguer et que nous passons moins de temps du fait d’autres tâches !…
    De plus dans la BU où je travaille on reprend actuellement les BUFR ce qui occasionne un travail énorme de catalogage rétrospectif sans oublier les anciennes notices créées lors de l’informatisation qui s’avèrent assez souvent erronées (ils sont allés au plus pressé à l’époque…). Tout cela pour dire que le signalement (correct et bien fait) que l’on apporte en cataloguant est la Base du métier de bibliothécaire…Une notice mal faite c’est un document perdu !…

    D’autant plus qu’aujourd’hui nous avons à cataloguer d’autres supports, à développer des “sélections de documents” ou “bibliographies” (le vilain mot ;-)), à être des médiateurs, des intermédiaires entre un public et un lecteur perdu dans Google…

    En ce qui concerne les acquisitions je suis effaré des bouquets et autres offres prémâchées qui nous arrivent avec les “ressources électroniques”. Quand je vois la pauvreté d’un fournisseur comme Numilog c’est à pleurer… Bien sûr l’offre va s’améliorer… et le bibliothécaire doit (on l’a fait pour Numilog) et devra mettre son nez là-dedans : donc sélectionner les ressources proposées (quels livres électroniques proposer….comment mettre en valeur ces collections ?…) Il y’aura toujours un travail d’acquisition et de sélection à réaliser. Il n’y a qu’à voir les sites qui fleurissent comme ceux qui proposent de la vidéo à la demande et qui font des sélections pour leurs clients (ils sont perdus dans la masse !)… Le métier de “sélectionneur” ;-)) a un grand avenir !

    Mais il y’a surtout un énorme travail de création de contenu sur Internet à faire (mais pas seulement) : rédaction de dossiers documentaires, critiques de documents, repérage…. Pour l’instant c’est très très timide en bibliothèque…. et je déplore la séparation faite entre supports, entre livres physiques et ressources en lignes alors que cela devrait constituer un tout. Et il ne faut pas oublier nos ressources “patrimoniales” qui sont trop souvent oubliées et qui constituent un “trésor de guerre” comme on peut le voir avec Google Recherche de livre… A nous d’être présent là où l’on nous attend… derrière le public !

  43. Je suis pour l’évolution et le changement mais je rappelle qu’être bibliothécaire fait appel à des techniques bibliothéconomiques qui ne s’inventent pas et qui existeront toujours sous une forme ou une autre. C’est un métier qui peut et doit s’envisager sous diverses facettes (il suffit d’ouvrir le Métier de bibliothécaire édité au Cercle de la librairie pour en prendre toute la mesure et le travail au quotidien appuie dessus invariablement). Il faut juste ne pas oublier que c’est un métier. Car le sentiment de réinventer l’eau chaude ou de batailler au quotidien pour convaincre sur des évidences qui ne devraient même pas être discutées, font perdre souvent un précieux temps.

    Par exemple, un retour d’expérience récent : quand un chef de service demande en deux semaines de racheter prioritairement tout un fonds qui n’a pas été entretenu pendant des années à partir de listes de titres disparus à un agent qui ne gère pas normalement ce fonds, il ne faut pas s’attendre à des merveilles. Déjà il y a de quoi bouillir car il n’est pas une seule fois envisagé de se poser la question de savoir pourquoi ce fonds était en déshérence et de voir avec la personne qui le gérait ce qu’il est possible de faire (compétences managériales de base). Mais là où ça me met en rogne, c’est que ledit chef de service malgré les mises en garde professionnelles exige. Résultat, un fonds bancal, de l’argent public jeté par la fenêtre et tout faux sur la ligne en terme de gestion de personnel. Tout est à reprendre de zéro. Manque de professionnalisme, manque de connaissance du métier = perte de temps, d’énergie et d’argent et je ne parle pas de l’image que l’on donne à nos publics…

    Je réagis par rapport à mon quotidien qui vaut ce qu’il vaut (loin de moi l’idée de généraliser) à toutes ces bonnes idées et au fond de moi je pense OUIIIII au changement et à l’évolution pour quelque chose de nouveau et de mieux mais n’oublions pas que nous exerçons un métier qui a ses codes et ses règles.

  44. @olivier : parfois, je me demande si nos catalogues ont encore un avenir… Mais chuuutt
    @am : parfois, je me demande si le métier a encore un avenir… Mais chuuuttt (non, là je plaisante vraiment !)

  45. Introduction, thèse, antithèse, synthèse, conclusion. Mon devoir pour le BAS est tout construit. Merci à tous.
    J’avais du mal avec la conception et l’organisation du métier… demain, je reviens voir les lecteurs, ils me diront ce qu’il faut faire…

  46. “J’aime à rêver qu’un jour, l’accueil en bibliothèques (service public et banque de prêt) sera réalisé par des personnels entrés dans ce métier non pas pour les livres, mais pour le contact avec le public, et spécialisés dans cette fonction d’accueil”
    je me réveille un peu tard…mais ce billet et puis -soyons fous- ce blog en général me parle étrangement 😉

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