Ton meilleur profil (1/5)

closeUne année au moins est passée depuis la publication de ce billet qui peut donc contenir des informations un peu datées.

Pour répondre à l’excellente question d’Isa, essayons d’esquisser quelques pistes sur ce que pourraient être des profils intéressants et très utiles en bibliothèque.

On précisera avant de commencer qu’il s’agit ici d’un work in progress (oui, je veux éviter de me faire vitrioler dans le parking – vous comprendrez en avançant dans cette série) : vos commentaires, suggestions et ajouts sont attendus.

1/ le pôle technique

  • l’e-veilleur : Il se charge spécifiquement de la veille pour le service de la bibnum, et doit être en mesure de voir émerger, et de signaler, les nouveautés intéressantes pour ledit service (mais pas seulement) et ses évolutions. C’est un entonnoir, une vigie dont la tâche principale est d’extraire la substantifique moelle du net, et d’en faire bénéficier son équipe via des synthèses et/ou des présentations.
  • le biblio-geek : de formation bibliothéconomique, il a acquis un bagage solide en informatique documentaire et maîtrise quelque peu les outils courants (par ex., PHP, Mysql, etc), ce qui lui permet de savoir quelles techniques sont utilisables pour les besoins de la binum ; et lui permet de se faire comprendre d’un développeur. Il sait également se servir a minima de systèmes d’exploitation professionnels et sérieux (entendez, Linux). Il est en mesure de réfléchir en prospective et de monter les actions qui projettent la bibnum vers l’avenir sans lui faire quitter le présent.
  • le développeur : a bénéficié d’une formation exactement inverse à celle du biblio-geek. C’est un spécialiste de l’usage de langages de programmation, mais il a été également formé un peu à la bibliothéconomie, suffisamment pour comprendre les besoins du biblio-geek et pouvoir échanger avec lui sur des projets communs. Le développeur peut être un contractuel embauché pour une tâche précise.
  • le dompteur : il maîtrise le SIGB en profondeur, dans ses moindres réglages, et sait où trouver le ” fichier de conf qui va bien “, traîtreusement dissimulé quelque part dans un dédale informatique sans nom. Il sait également extraire du SIGB toute information nécessaire, et toute statistique utile. C’est un technicien, au sens le plus noble du terme : il tient la bête en laisse.

La prochaine fois, nous évoquerons des profils moins technico-geek (moins barbes & pizzas, quoi).

0 thoughts on “Ton meilleur profil (1/5)

  1. En m’inspirant du blog l’Oeil cynique, je propose le profil de “Mirette sarcastique” : Un témoin anonyme chargé de déconstruire les présupposés théoriques des projets qu’on lance. 🙂

    exemple :
    “Tes acquisitions Elsevier sont salement orientées par les entreprises pharmacologiques, abruti”.

    ou
    “Installer des PC ici, ça montre bien ton mépris pour l’écrit, crétin”.

    et dans le cas présent :
    “Cette multiplication des profils de biblio-informaticiens, c’est la soumission devant le pouvoir de la technique, sac-à-puces”.

  2. Allez, allez, pas de mesquinerie…ça n’est pas digne de vous (quoique ! 😉
    Laissez-les dans leur misérable et illisible et non constructive (quoiqu’ils en disent !) critique !
    Poursuivons les profils…ça commence passionnant.

  3. Je suis sceptique sur le profil du “pur” e-veilleur qui risque à terme de ne plus pouvoir rien synthétiser et passer pour un doux e-rêveur en énervant tout le monde avec ses nouveautés (je ne dis pas ça pour toi Daniel 😉 ). Dans une Bibnum, la veille n’est-elle pas justement l’affaire de chacun dans son domaine ?

    Dans ce cas, le e-veilleur pourrait avoir une fonction plus décisionnelle (dans l’élaboration des choix plus que dans le fait de les trancher) une sorte de e-syncrétiseur, cette fonction pouvant et devant à mon avis s’appuyer voire émaner du collectif, chacun étant bien conscient des enjeux et finalement co-responsable des décisions à prendre. Ensuite au e-décideur dont tu vas sans doute parler plus tard de choisir en fonction des enjeux, des forces et des moyens en présence.

  4. @tacheau : précisons d’abord que les profils ici esquissés sont purement théoriques : la réalité obligera sans doute au panachage des tâches et des profils.

    Mais si je crois que la veille est l’affaire de tous, je pense qu’elle n’est pas réalisée par tous, pour diverses raisons qu’on trouvera sans moi. Partant, l’e-veilleur permet à la bibliothèque de veiller presque malgré elle 😉

    Enfin, concernant l’e-décideur, il n’apparaît pas dans les profils que j’ai prévu, pour une raison simple : il me semble que, “e” ou pas, le décideur demeure celui qu’il est/devrait être depuis toujours : un pilote lucide et décidé. J’ai choisi donc de n’y pas revenir…

  5. @dbourrion : pour reprendre une image développée dans un article traduit en avril dernier par Marlène sur son blog, il y aurait donc l’infusion permanente et la diffusion occasionnelle… mais je crois de moins en moins en cette dernière (que j’avais défendue à l’époque en considérant que les directeurs, les décideurs, voire les acteurs de terrain pouvait bien compter et se reposer sur des veilleurs à leur compte). Elle manque d’imprégnation, d’implication et de projection dans ce qui change. Tu sais, c’est un peu notre éternelle interrogation. A quoi servent ces journées d’études et autres tables rondes ? Finalement, à quoi servent toutes ces synthèses, certes plus proches, faites par mon collègue mais qui me sont tout autant étrangères… on remplace les journées édifiantes par des réunion ou des rendez-vous d’édifications, rien de plus (“Ah c’est fort intéressant ce que vous me dites…”). Non la veille est obligatoire à partir d’un certain niveau de responsabilité et d’implication. En définitive, on ne peut veiller pour les autres. C’est aussi la limite que l’on voit dans la Biblioblogosphère : les veilleurs veillent pour les veilleurs qui veillent pour les veilleurs, qui veillent… et les autres ?

  6. Voilà qui tombe bien… 🙂
    Vous semblez regrouper les biblio geek, dévellopeur, dompteur dans un bon vieux “service informatique” ou pôle technique. Pensez-vous qu’on puisse envisager autrement la place de ces bibliothécaires- informaticiens dans un organigramme (i.e. organisation de fonctions/métiers permettant à une BU de bien assurer ses missions)?

    + Je ne sais pas si l’avenir est aux “dompteurs”. Sans annoncer prématurément la fin des SIGB, il me semble que les systèmes d’information des bibliothèque vont aujourd’hui (et à la faveur du libre) dans le sens d’applications distinctes mais intéropérables. Si bien qu’on se retrouverait surtout avec autant de biblio-geek responsables d’autant d’outils/métiers différents.

  7. @tacheau : oui, la veille personnelle est obligatoire à un certain niveau de responsabilité, je suis d’accord.
    Mon e-veilleur veillerait pour le service de la bibnum et par extension pour toute la bibliothèque, et pour tous les personnels qui ne sont pas en position décisionnelle (ce qui n’empêche pas ces derniers de veiller eux-mêmes… Mais je vois bien que, finalement, non…). D’où : un e-veilleur pour tous ; et un e-veilleur dans chaque responsable/décideur…

    @Tph : je crains que pour un temps encore, l’on soit sur un schéma bibnum comme section “particulière” – ce qui d’ailleurs, n’existe pas si souvent que ça, la bibnum comme section, autant que je le sache. Peut-être que dans quelques années, après virage numérique, la bibliothèque sera de fait bibnum et que partant, la bibnum sera fondue dans les organigrammes “traditionnels” et que tout le monde sera bibnum, à son niveau… Dit autrement, arriver à une bibnum comme section reconnue est déjà un objectif en soi, non ?
    Sur les SIGB : je pense que le dompteur a de beaux jours devant lui, tout de même, même s’il va peut-être devenir de moins en moins visible et monolithique. Mais tu as sans doute raison : l’avenir est certainement plus au biblio-geek “généraliste” qu’au dompteur spécialisé. A moins que l’on parte sur des équipes de dompteurs multicartes piloté par un biblio-geek. Autre hypothèse : de vrais catalogues communs, qui permettraient une externalisation partielle ou totale du SIGB (et là, le dompteur local est mort… à l’image du lion qui lui, on le sait déjà, est mort ce soir…)

  8. Intéressant…OK ; pour quelques bibliothèques, dont nous sommes, la réflexion est vitale. La réflexion sur ces profils souligne l’importance du profil informatique (“profil geek” – valorisation des collections par nvx outils, bib num, “mains dans le cambouis” des SIGB, veille – dont je crois aussi qu’elle doit être faite par le plus grand nombre, mais dont je sais, au quotidien, qu’elle est très peu mise en place-). Or pour certains qui ont la chance d’avoir un ou une super informaticien(ne) dans la bib, la menace existe de concentrer les compétences au sein de la DSI. Il faut faire entendre à nos décideurs la mutation de nos métiers… et ces réflexions sont des pistes.

  9. @isa : c’est bien ainsi que je l’entends : réfléchir ensemble à la mutation, et la faire entendre, avec ses conséquences, aux décideurs parfois un peu… sourds 😉

  10. De plus en plus, je crois, comme DB l’écrit plus haut, que le e- doit disparaître pour devenir quelque chose d’absolument banal et que le fait de s’interroger sur ces e-profils montre bien que le chemin à parcourir est encore (bien) long…

  11. @Risu : inutile pour l’heure, malheureusement, pas de poste vacant ici pour l’heure. Mais je ne désespère pas de faire une OPA et de doubler mes effectifs un jour 😉

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