Les carrés V.I.P.

closeUne année au moins est passée depuis la publication de ce billet qui peut donc contenir des informations un peu datées.

J’ai visité ces jours derniers la médiathèque d’étude et de recherche du musée du Quai Branly. Et j’en suis sorti dans une colère noire, qui n’est toujours pas retombée.

Les lieux sont magnifiques (cuir, bois, baies vitrées, très belle vue sur Paris) et richement équipés (l’équipement informatique de pointe, en libre service, a été offert par Sony). Mais ils sont… vides.

Lors de ma visite (il était 15h30 environ un jeudi), le taux d’occupation des places assises devait être de 15 % (un peu de l’ordre de ce que l’on voit sur ce cliché officiel…) et celui des postes informatiques de 2 %.

Alors je suis en colère parce que :

  • Je ne comprends pas que des équipements pareils existent, réservés (cf. les modalités d’inscription) à des communautés particulières qui par ailleurs, manifestement, ne les utilisent pas.
  • Je ne comprends pas que les portes de ces endroits demeurent fermés cependant que l’on peut voir tous les jours les longues files d’attente des lecteurs qui cherchent une place à la B.P.I. ; et/ou d’autres bibliothèques qui recherchent désespérément quelques milliers d’euros pour acheter trois PC ou quatre chaises IKEA.
  • Je ne comprends pas cette logique à deux vitesses qui laisse vivre et étudier les Happy Fews d’une part, la plèbe de l’autre.
  • Je ne comprends pas que nous tolérions cela sans rien dire et même, y participions de fait.

J’imagine que de doctes personnes pourront m’expliquer pourquoi certains V.I.P. ont besoin de luxe, de calme et de volupté là où d’autres n’ont besoin que de pain, et encore. Les commentaires leur sont largement ouverts.

29 thoughts on “Les carrés V.I.P.

  1. Pour avoir fréquenté cette médiathèque l’année dernière, je peux te dire que l’accréditation n’est pas très difficile à obtenir, il suffit simplement de justifier d’une utilisation du fonds. C’est un établissement tout neuf, laisse-lui le temps de trouver son public 😉

  2. @liberlibri : le mot d’accréditation me fait lever les cheveux sur la tête (heureusement qu’ils sont cours, lesdits cheveux). Et je suis en colère non pas contre cet établissement, mais contre ce qu’il représente. J’ai ressenti une violence symbolique terrible à entrer là-dedans…

  3. Je ne sais pas si c’est toujours comme ça mais c’était aussi le cas à la BNF il y a quelques années… N’entre pas dans les Temples du Savoir (avec un énorme T et un gigantesque S majuscules) et ne s’assoie pas sur les chaises à 8 000 boules (d’époque) de la BNF qui veut ! M’enfin, soyons sérieux ! Non mais pour qui il se prend celui-ci ? Il faut les mater une bonne fois pour toute les rebelles de BU désacralisateurs des Lieux de Culture (là aussi, on met des grosses majuscules).

    Plus sérieusement, je me demande s’ils n’ont pas un peu peur d’être débordés par l’afflux de curieux vu la fréquentation du musée… et de se transformer en annexe de la BPI, même si le fonds n’a rien à voir. Je ne suis pas sûre que la direction pensait forcément à mal en introduisant la nécessité d’une accred pour consulter les fonds, mais plutôt qu’elle songeait à assurer de bonnes conditions de travail aux chercheurs. Mais bon, ne soyons pas naïfs, il y a sans aucun doute un petit côté “gardien du temple” derrière tout ça…
    Si un bib du Quai Branly passe par là ça serait intéressant d’avoir un début d’explication officielle.

  4. @Aurélie : 🙂 ledit temple (comme tous les temples du savoir) a été payé sur des fonds publics, il me semble, au moins en partie. Alors : Open Bib !!

    PS : En tous les cas, les chercheurs coeur de cible ont un sacré confort de travail et de telles conditions qu’ils ne viennent pas pour ne pas user ce bel outil…

  5. D’un côté nous avons :
    Art. 1 Charte des bibliothèques : “Pour exercer les droits à la formation permanente, à l’information et à la culture reconnus par la Constitution, tout citoyen doit pouvoir, tout au long de sa vie, accéder librement aux livres et aux autres sources documentaires.”

    De l’autre nous avons :
    “Conditions d’accès et tarifs” (sic, sic et re-sic) de la Bibliothèque d’étude de la BnF (Haut-de-jardin) qui “est ouverte à tous” (re-re-sic) à condition de s’inscrire et d’acheter des titres d’accès (re-re-re-sic)…

    A chacune de mes visites professionnelles à la BnF, j’ai ressenti un mélange de colère et de malaise. Je ne l’ai jamais fréquentée en tant que client (car peut-on parler d’usager ou de lecteur).
    Et je compte bien éviter le Quai Branly histoire d’épargner mes nerfs, merci pour l’info.

  6. Accréditation : un peu facile de s’offusquer. Si les bibliothèques de recherche avaient un nombre de places illimité, on n’aurait pas instauré ce sésame. Ce n’est jamais drôle de refuser quelqu’un.

    Sur les “privilèges” des chercheurs, quelque chose, lu il y a longtemps, qui m’a toujours interpelée : personne ne penserait à ouvrir les labos de sciences dures au grand public pour qu’il y fasse des recherches personnelles. Pourquoi les chercheurs en sciences humaines n’auraient pas droit aux mêmes conditions de travail ? (Je crois que c’est Goulemot qui le dit dans “L’amour des bibliothèques”, si je retrouve, je me mettrai la citation exacte.) Je ne dis pas que je suis d’accord avec lui mais je crois que ça mérite réflexion.

    “J’ai ressenti une violence symbolique terrible à entrer là-dedans…” : ce n’est rien, c’était juste les effets du mana d’un tiki malicieux 😉

  7. Ce qui m’ennuie, c’est que ça ressemble à une bibliothèque sans public… La demande d’accréditation, avec tout ce que ça entend en terme d'”usage légitime” de la bibliothèque est propre à rebuter plus d’un lecteur simplement curieux. Quant aux chercheurs, vu la polémique qui a entouré la fin du Musée de l’Homme et la naissance du Musée Branly (un “museum” remplacé par une “gallery”, comme le dirait les anglais), ça m’étonnerait qu’ils se bousculent au portillon.

  8. Je suis d’accord avec Liberlibriri. Les chercheurs en sciences humaines et sociales sont, à Paris comme ailleurs, dans des conditions de travail pas terrible terrible. Leurs seuls lieux de travail, ce sont bien les bibliothèques. Daniel, t’es-tu déjà promené dans les couloirs de la Sorbonne ? Si tu veux, un jour, je t’emmènerai visiter les (non)locaux du CRPS, le Centre de recherche politique de la Sorbonne. Et c’est l’un des principaux labo de science politique en France. C’est comment dire… un peu différent du labo de ton beau-frère.

    Donc, oui : je suis pour un accès restreint à certains lieux de recherche.

    Après, la Bnf… ça, oui, la Bnf, c’est un vrai problème. Tout est caché. Tout est dissimulé (même les toilettes). La violence symbolique, je ne crois pas me tromper en disant qu’elle est voulue.

    Donc: il faut réussir à trouver un juste équilibre entre libre-accès et accès restreint. Il faut aussi qu’un établissement trouve son public. Il faut aussi tenir compte du fait que ces bibliothèques participent d’une politique de représentation de la puissance publique (donc, oui, une chaise “à 8000 boules”, mais aussi la moquette changée tous les cinq ans…).

    Dernière question (que je vais poser à Sindbad): quel est le poids d’une des portes permettant d’accéder au Rez-de-Jardin ?

  9. @liberlibri et @MxSz : je ne suis pas contre des lieux de recherche décents, je suis en colère de voir des lieux de recherche luxueux et VIDES ! Si personne ne s’en sert, alors il faut les ouvrir à tout le monde.

  10. Le vrai luxe c’est … l’espace. Non ?
    Je vais me faire embaucher par un constructeur d’automobiles, moi ….

  11. La citation de Jean Marie Goulemot, dont je parlais plus haut :
    “Pourquoi ne pas reconnaître que les besoins des chercheurs en sciences humaines, leur relation aux livres et aux documents sont spécifiques, comme on le fait naturellement pour les disciplines scientifiques ?
    L’idéologie actuelle veut qu’il n’y ait pratiquement de limites à l’accès public aux grandes bibliothèques. […] Je ne souffre pas personnellement de ne pas être admis dans un laboratoire de physique, dans un centre de recherche informatique, mais je demande le droit d’accès aux lieux dont ma compétence reconnue me permet de tirer profit.[…]Le droit de tous à tout conduit peu à peu à l’absence de tout pour tous.”
    “L’Amour des bibliothèques”, Seuil,2006, p. 211.

    (J’ai fait des coupes mais la page entière est intéressante, notamment en ce qui concerne les projets pharaoniques et les maigres crédits attribués aux BU.)

  12. @liberlibri : bon, ok, les chercheurs en sciences humaines ont des besoins spécifiques, ceci cela. Alors où étaient-ils quand j’ai fait ma visite ? Dans d’autres lieux spécifiques ?… Je peux donner d’autres exemples de lieux spécifiques neufs, très confortables, et vides… La bibliothèque dont je parle dans ce billet n’est qu’un exemple parmi d’autres, malheureusement.
    Et puis pour tout dire, la dernière phrase que tu cites, je la trouve insupportable : ” Le droit de tous à tout conduit peu à peu à l’absence de tout pour tous ” parce que la conséquence directe d’une telle position, c’est de créer des lieux, des vie, des mondes à deux vitesses. (Attention, je ne plaide pas pour un égalitarisme angélique, mais pour que l’on cesse de justifier des choses injustifiables.) Je trouve d’ailleurs amusant que ce soit tiré d’un bouquin intitulé ” L’amour des bibliothèques ” parce que pour apprendre à aimer les bibliothèques, encore faut-il pouvoir y rentrer… 😉

  13. En tant qu’individu je ne mettrais pas les pieds dans une bibliothèque dans laquelle, il faut être “accrédité”, parce que cela va pour moi à l’encontre de la philosophie des bibliothèques (même si j’entends que les chercheurs doivent y trouver de la place).

    Et en tant que professionnelle des bibliothèques je m’y refuse d’autant plus, c’est effectivement une forme de violence symbolique et c’est contraire à ce principe d’entrée libre.

    Quelle compétence faut-il avoir pour y accéder? de quels droits convient-il de se prévaloir? Même si point n’est besoin d’arguer longuement de sa qualité, encore faut il le faire. A quelle image de la bibliothèque renvoie-t-on alors? et quel effet produit-on sur l’usager? celui qui est accepté, renforcé dans sa culture ainsi légitimée? et celui qui est refoulé?

    Mais surtout et avant toute autre chose: comment justifier d’un tel gaspillage de deniers publics? les moyens ont été accordés, et pas grand monde n’en bénéficie…c’est donc du gaspillage, et le restera tant qu’il n’y aura pas plus de public pour bénéficier du service, de mon point de vue.

  14. Sinon, sur le gaspillage des deniers publics, attendons le rapport de la Cour des comptes dans quelques années.

  15. Pour moi, rien de pire qu’une bibiliothèque vide… et j’en sais quelque chose! je travail dans une bibliothèque de Muséum d’histoire naturelle donc comme vous vous en doutez c’est très spécialisé! et bien il n’y a rien qui nous satisfasse plus que de voir une nouvelle personne entrer ou le nombre d’utilisation de notre site augmenter comme ca a été le cas lors de sa refonte au printemps. Mais quand je pense aux possibilités offertes par ces bibliothèques toutes neuves et si bien équipées désertées par les chercheurs parce que les concepteurs des projets n’ont pas tenu compte de leurs habitudes… Ca me révolte un peu. Je pense entre autre à la bibliothèque du Muséum de Toulouse qui, comme celle du Quai Branly est toute neuve (ré-ouverture en janvier 2008), très équipée (30 postes informatiques, 2 agents à temps plein 7j/7) et pourtant complètement vide du fait qu’elle a été tellement inscrite dans le parcours de la visite que du coup, on ne peut plus y accéder autrement qu’en payant son entrée au Muséum… Et là, je ne peux que comprendre les chercheurs qui ne veulent pas avoir à payer pour accéder à ce qui est finalement une bibliothèque PUBLIQUE! Même si elle est spécialisée et scientifique…
    Donc je comprend ton sentiment et encore plus celui de bibenfolie… Qui peut se permettre de dire “non, c’est une bibliothèque publique mais toi tu peux pas y rentrer parce que t’as pas les bons diplomes!”. C’est à mes yeux un inadmissible. Si les chercheurs ont des besoins si spécifiques et besoin de tellement d’attention qu’on ne peux pas ouvrir à tout le monde quand ils sont là, les horaires d’ouvertures aménagées sont là pour ça! rien n’empèche de prévoir des horaires “Grand public” et des horaires “spécialistes”. Même si ca ne favorise pas forcément les échanges…

  16. Bon, quel est le principe qui en hérisse ici plus d’un ? Celui selon lequel l’accès à un service public, payé sur des deniers publics, serait restreint à certaines catégories de personnes, en fonction de leur qualité.

    Il me semble que c’est le cas de beaucoup de services public. Pour entrer à l’université et suivre ses cours, il faut avoir le bac. Donc, il faut avoir “le bon diplôme”. Pour entrer en classes préparatoires, il faut non seulement avoir le diplôme, mais en plus, avoir un bon dossier. Etc.

    Toute la question est donc de savoir si, dans le cas d’un service public qui ne peut être offert à tous et à toutes à tout moment et de manière illimité (ici, l’accès à des places assises, de la documentation et des services – informatiques, renseignements…-), il convient de mettre en place des règles en limitant l’accès. Je pense que oui, à condition que ces règles fassent l’objet d’une délibération et qu’elles visent à satisfaire un service public (celui de la recherche, ici).

    Bien sûr, ce qui est choquant ici, c’est que l’accès à la culture, à l’éducation et au divertissement soit limité. Mais il s’agit de bibliothèques de recherche (du moins, j’espère que c’est prévu dans leurs statuts…), elle n’ont pas vocation à accueillir des étudiants de licence. Ni le “grand public”.

    Là encore, on pourrait discuter : ne peut-on pas prévoir des espaces différents selon les usages potentiels? Par exemple, depuis que la BnF a absorbé la Joie par les Livres, il serait tout à fait logique, amha, que notre Immense bibliothèque nationale propose une salle pour les plus jeunes. et, bien sûr, des espaces pour les chercheurs qui étudient la littérature de jeunesse… sans marmots, cela va sans dire.

    A titre personnel (ie en tant que lecteur), je ne cherche absolument pas les “échanges”, selon l’expression d’Anais. Quand je vais à la Bnf, je veux du calme, un service personnalisé, je ne veux pas de queue… : bref, je suis content d’être privilégié. Mais je travaille aussi sur des supports qui ne sont disponibles que là-bas. Je fais de la recherche.

    Pour tout vous dire, ce que je trouve choquant, en terme d’accès, c’est moins la distinction diplômés/non diplômés que la distinction parisiens/provinciaux. Celle-ci n’est pas prévu dans les statuts…

  17. Dis Daniel, t’es sûr qu’il s’agissait de lecteurs et pas de figurants payés par le Musée ? Non, parce que sur le “cliché officiel” on a l’impression que les jeunes filles de dos en noir sont la même, juste un peu retouchée à la palette graphique…hi, hi. Daniel, tu t’es encore fait piéger par surprise sur prise… tous les “vrais” lecteurs étaient cachés dans les couloirs, les placards, les fichiers, les bacs à papier des imprimantes, les pots à crayon durant ton passage.

  18. @dbourrion : oui, oui, tout faux, les livres aussi, comme dans Dallas, avec des bouteilles de Chivas cachées derrière…

  19. Ce qui me surprend dans ces systèmes d’accréditation ou de limites d’accès c’est qu’ils se basent sur l’hypothèse, a priori, d’une fréquentation trop importante. Or c’est une hypothèse qui n’est pas validée. J’ai eu le même retour pour la mise en place d’un nouveau type de document dans une bib (“mais si on peut les emprunter on risque de ne plus en avoir de disponibles”). Certes, mais je pense que cela vaudrait le coup d’être tenté, quitte à réajuster les politiques d’accès en cas d’affluence record.
    Au final la question est : “si les accès restreints à des bibliothèques devenaient complètement libres, est-ce que la fréquentation deviendrait problématique ?”

  20. @benoit : je pense que nous (bibs) sommes souvent dans le fantasme :

    – si nous laissons les usagers aller en libre accès sur le net, ils font passer leur temps sur des sites porno et/ou déclencher la 3ème guerre mondiale

    – si nous ouvrons un service de référence en ligne, nous allons crouler sous les questions

    – etc.

    mais rien de tout cela n’arrive jamais quand on ouvre… Fantasmes, la peur étant le meilleur des freins.

  21. @ Benoît:
    ““si les accès restreints à des bibliothèques devenaient complètement libres, est-ce que la fréquentation deviendrait problématique ?”

    Vous, z’avez jamais fait une heure queue à la BPI.

    Si le service est bon, oui, vous pouvez avoir une forte fréquentation qui peut (c’est mon point de vue d’usager) poser un problème d’accès. A la BPI, il n’y a a priori pas d’accréditation. Dans les faits, la sélection des publics se fait sur des critères de temps (un étudiant en L2 peut se permettre de faire un heure de queue, pas un salarié sur le temps du midi ou un provincial qui ne dispose que d’un week-end à Paris, genre moi dimanche dernier par exemple et au hasard).

    Après, je suis d’accord, la BPI est une exception. Et je rejoins totalement dbourrion sur l’appréhension (plus que la peur) d’une partie de la profession quand on propose d’ouvrir les services. Donc, oui : il faut ouvrir.

    Mais bon (allez, je m’énerve un peu et je vais le prendre de haut, ça fait du bien de temps en temps), il me semble que les ci-devants commentateurs n’ont jamais fait de recherche de leur vie. Vous ne pouvez donc qu’imaginer au mieux les besoins des “VIP” (mot alternatif : nantis, privilégiés, etc. Il faut peut-être commencer à se défaire d’un certain “imaginaire”, comme dirait Mona Chollet), qui ont déserté les BU comme les BM.

    On oppose ici deux services publics : celui de l’enseignement et celui de la recherche. Les BU misent tout sur les étudiants, qui ne font pas de recherche, et elles ont en grande partie raison.
    Les BU prennent de haut les chercheurs (avec l’angoisse qu’un jour ils puissent choisir les livres, imposer des listes, se balader dans les magasins… l’horreur quoi). Mais où étaient les bibliothécaires, à Angers, quand il a été décidé qu’une maison de la recherche allait être construite non pas DANS ou AVEC la BU, mais à côté (50m, c’est rien et c’est tout) ? Où sont les bibliothécaires, quand on discute du projet d’une maison de la recherche à l’université d’Artois ?
    Ils ne sont pas là où ils devraient être.

    Le modèle que vous promouvez, à Angers, c’est celui d’une bibliothèque de college, à l’anglo-saxonne. C’est l’impression que cela me donne, vu de loin. Si c’est le cas, je pense que vous avez raison ; je pense que nous aussi, à Arras, nous devrions faire la même chose.

    Seulement voilà : les college, en France, ça n’existe pas. Et il faut tenir compte des besoins d’une population un peu particulière, d’un public un peu plus exigeant : les chercheurs. Notamment en SHS dont, on le dit souvent et cela a été rappelé par liberlibri où les bibliothèques sont comme des laboratoires. Si vous ne leur proposez pas de services en plus, des conditions de travail différentes, vous loupez amha une partie de vos missions.

    Bref, comparer le prix des “carré VIP” (de la recherche) aux nombres de portables-que-l’on-aurait-pu-acheter, c’est tenir un discours similaires à “ça sert à quoi d’aller dans l’espace/un cyclotron/etc. quand il y a tant de problèmes-à-résoudre-dans-not’-pays ?”. Si, si…

  22. @MxSz : ouh là t’as pas pris tes gouttes ?? Bon un peu en vrac :

    – j’ai fait de la recherche en SHS (ma thèse dort chez moi) et faut arrêter de déconner..;-)
    – je ne suis pas d’accord avec toi : je pense que nous ne misons pas assez sur les étudiants et que nous consacrons beaucoup trop d’argent aux chercheurs, surtout en SHS (la doc élec dans sa grosse majorité est de la doc de reherche)
    – tous les efforts que nous faisons pour aller vers les chercheurs aboutissent à…. pas grand chose. Exemple en doc élec : les chercheurs SHS nous disent (enfin ceux qui nous parlent) on veut des ressources électroniques. Ok. On achète. On communique. Et ?…. Rzzzzz RRRzzzzz Alors ils te disent “Oui mais on les veut à distance parce qu’on bosse à distance” Ok, on monte un accès distant. Et ? Rzzzzz Rzzzzz. Après c’est “Il nous faut des bureaux”. Ok, on construit. On inaugure. Et ??? Rzzzzz Rzzzz
    – et puisje pense très sincérement que tu n’es pas représentatif de la majorité des chercheurs en SHS… Parce que tu bosses, je t’ai vu… Et que tu crois que tous les chercheurs en SHS font de même 😉 Voilà, c’est dit…

    Allez, pose ce marteau tu vas blesser quelqu’un 😉

  23. ahhhhhhhhhh,
    ça fait du bien, parfois, de déverser sa bile. Désolé de squatter ainsi les commentaires, hein, mais j’en profite…

    En fait, ce que tu nous dis là, c’est que ces salauds de chercheurs ne nous paie pas en retour. Ils n’utilisent pas tous les services qu’on leur propose ? C’est de leur faute. Et en plus, faudrait leur réserver des accès ????
    Par contre, ah, les gentils étudiants, quand ils n’utilisent pas les outils de la bib, c’est que les outils sont mal faits, c’est qu’on ne répond pas à leurs attentes, etc.

    Je sais, les enseignants, c’est l’arlésienne en BU. Chez nous aussi, on est confronté à ça. Mais je vois pas pourquoi on devrait adopter une conception hobbesienne de l’humain quand il ou elle est enseignant-e, et une conception rousseauiste de l’humain quand il ou elle est étudiant-e.

  24. @MxSz : tu es toujours le bienvenu, et tout le monde aussi : les commentaires ça sert à ça !

    Sinon : y’a aussi des glandus chez les étudiants, t’inquiète 😉 Je pense juste que proportionnellement, on dépense plus pour un prof/chercheur que pour un étudiant, et ça me dérange parce que j’ai le sentiment que proportionnellement, le glandu prof/chercheur coûte plus cher que le glandu étudiant. Mais peut-être que les chiffres disent le contraire.

    Et puis, non je ne cherche pas à être payé en retour, ni des profs, ni des cherccheurs, ni des étudiants, je suis là pour faire mon boulot le plus et le mieux possible, et basta. Parfois, j’avoue, je m’énerve un peu de voir l’énergie dépensée, pour le résultat. Mais bon, je me dis aussi que si ça ne sert qu’à un éudiant, ou à un prof ou à un chercheur, c’est déjà ça…

    Enfin, je me dis que si les profs/chercheurs ne tirent pas les étudiants vers le haut, ne sont pas des locomotives….

    Bon, allez, ça tourne au Café du Commerce, et nous en rond. Tu reprends un blanc ?? 😉

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