Tempête de cervelle

closeUne année au moins est passée depuis la publication de ce billet qui peut donc contenir des informations un peu datées.

Tous les soirs, je me demande quelles sont les idées que nous n’avons pas eues, de services et/ou d’actions que nous pourrions mettre en place dans nos bibliothèques.

Tous les soirs, je me dis que nous avons encore loupé quelque chose.

Alors je lance un appel. Utilisez les commentaires et dites-moi : qu’est-ce qu’on pourrait faire, même de fou, dans nos bibliothèques ? Quelles sont vos idées, vos envies secrètes, celles dont vous n’osez même pas parler parce qu’elles vous semblent trop farfelues ?

40 thoughts on “Tempête de cervelle

  1. Soumettre un tiers du budget d’acquisition aux votes du public.

    Mettre en valeur la procédure de vote pour inciter les gens à s’intéresser aux lectures des autres.

  2. Tous les soirs, certains se couchent en se demandant pourquoi toutes ces fariboles, ces trucs, ces machins, ces widgets… ils reposent leur Adorno sur leur table de nuit, soufflent la bougie et se demandent ce qu’Angers va encore inventer pour se rendre intéressant ! Ils n’ont qu’une envie secrète, que tout cela s’arrête, que les vrais lecteurs reviennent et que le silence se fasse.

  3. Je suggère que nous imaginions et que nous sachions dessiner la bibliothèque, à la fois le jour, la nuit, de penser d’autres moyens de la visiter, de la visualiser (cartographie de la bibliothèque par nos lecteurs), d’y faire des rencontres d’auteurs, de lecteurs, d’apprendre à se connaître, de pouvoir identifier les communautés d’affinité, c’est-à-dire les sous-ensembles de membres de la bibliothèque qui sont proches les uns des autres, d’identifier la bibliothèque idéale de chacun et recommander à chacun les livres que d’autres qui appartiennent à sa communauté d’affinité ont lus mais qu’il n’a pas encore découverts enfin, d’identifier la structure idéale de la bibliothèque (un rêve à la Borges) dans son ensemble idéale pour chacun d’entre nous.

    En savoir + :http://www.geemik.net

  4. installer mon bureau dans la salle de lecture ?
    ou : travailler sur les mêmes tables que les étudiants. au moins, ça m’obligera à ranger mes affaires tous les soirs.

  5. @amélie : ben ça va être un beau cirque, dans la bib 😉
    @ Geemik Isabelle : “identifier les communautés d’affinité” :dans la bib physique, il y a un moyen : coller des gommettes colorées sur les usagers, en fonction de…
    @Aurélie : tu sors 😉
    @OT : tu en connais un, toi, un ” Vrai ” lecteur ??
    @ valmedia94 : pas mal, l’idée du tiers du budget au vote !

    Et les autres, les muets, vos propositions ??

  6. @valmedia94 : 1/3 du budget soumis au vote des lecteurs, ça veut dire 2/3 soumis à celui des bibliothécaires ?
    @dbourrion : Ben non, y en a plus en bibliothèque… tu suis ?

  7. @dbourrion : c’est quoi ces avatars que tu nous mets ? On peut choisir ou c’est imposé par le tôlier ? Le mien a l’air un peu constipé genre lendemain de fête qui déchante…

  8. Je verrais bien des espaces sieste avec des bibliothécaires sexy qui liraient des histoires à la demande.
    Plus largement, l’idée de “Librarians on Demand” serait peut-être à développer ?

  9. @OT : ah, plus de Vrais lecteurs, je me disais aussi, Proust ne sort plus… Pour l’avatar, c’est le tôlier qui fait ça sauf si tu es déjà logué sous WP, il prend ton avatar officiel. Précisons tout de même que l’avatar généré aléatoirement n’est pas si aléatoire que cela : de puissants calculs estiment l’état de ton foie. Là, apparemment, t’étais de sortie hier soir 😉
    @ Sophie : et puis quoi encore ?? Des 78 tours ?? 😉
    @ Nannybib : Ah, les bibs sexys, je suis pas contre… Et l’idée de Librarians on Demand, je suis carrément pour !

  10. naaaan mais ! je te confie mes espoirs et je me fais engueuler 😉 C’est pas paske toi, tu n’as plus de platine que les autres sont pareils, je suis sure que dans tous ceux qui lisent ton blog y’en a plein qu’ont encore des vinyles…

  11. @Sophie : Quoi ???? Je demande à tous les lecteurs de ce blog, possédant encore des vinyles, de sortir immédiatement !!!
    D’ailleurs, je m’en vais aussi 😉

  12. Moi, quand une bibliothécaire sexy me raconte des histoires, j’ai beaucoup de mal à faire la sieste 😉

  13. Euh, Open Bar et bibliothécaire sexy, le rapprochement fera venir du monde mais pour ce qui est de l’utilité des collections dans ce contexte… 😉

  14. Un grand coin cuisine pour déposer son frichti dans un frigo, le récupérer et/ou le préparer quand ventre affamé n’a plus de pupilles; des consignes à bagages (avis aux chercheurs qui se déplacent dans les grandes bib parisiennes et qu’on refoule à l’entrée à cause de leur valise) ; la garderie tu en as déjà parlée ; des fontaines d’eau en salle de lecture (parce que les bouteilles sont interdites mais que peut-être, on saurait mieux gérer les gobelets) ; des locaux professionnels pour tous ces métiers qui te font travailler tout seul chez toi et souvent, parfois avec des bouquins: traducteur, écrivain, journaliste… et qui pourraient en contrepartie rédiger des bibliographies ou faire des trucs de traducteur, d’écrivain, de journaliste pour la bibliothèque…

  15. @ Sylvain : bah, les collections, est-ce vraiment l’essentiel… 😉
    @ Tph : “des locaux professionnels pour tous ces métiers qui te font travailler tout seul chez toi et souvent, parfois avec des bouquins: traducteur, écrivain, journaliste… et qui pourraient en contrepartie rédiger des bibliographies ou faire des trucs de traducteur, d’écrivain, de journaliste pour la bibliothèque…” : très très bonne idée, je trouve : j’imagine pleins de bibliothèques/Villa Medicis partout !

  16. J’ai rêvé de bibliothèques qui proposent :

    des paniers comme dans les supermarchés pour que les lecteurs n’aient plus à jongler avec les piles de livres. ça a l’air bête mais c’est très utile, je l’ai expérimenté dans une bibliothèque aux US

    une piscine à bulles pour les enfants (comme chez ikéa) pour que les enfants s’amusent pdt que leurs parents choisissent des livres à la BU.

    des crayons gratos (comme chez ikéa encore)

    des casiers à consigne pour y loger son ordi …

    des prêts de parapluie

    de vrais parkings à vélos (abrités) devant la bibliothèque

    des bibliothèques en drive-in ? heu non

  17. *Des plantes vertes. Ca manque souvent en BU. Ou un chat : ça soude une communauté et c’est sympathique.

    *Des sacs plastiques à disposition pour ne pas mouiller les livres qu’on emprunte

    *L’autorisation de faire des photos des bouquins (ça n’existe encore pas partout, hélas), voire la fourniture de piles rechargeables pour son appareil, voire la fourniture d’appareils

    *Le prêt d’écouteurs pour ceux qui veulent écouter de la musique sur leur portable en bossant mais oublient toujours leurs écouteurs

    *L’autorisation de boire à sa table : j’ai toujours bossé chez moi avec une tasse de thé ou une bière à mes côtés : ordinateurs, livres et feuilles ont survécu.

    *Une douche (nécessaire avec le développement du vélo et la chaleur, aussi bien pour le lecteur que ses voisins…)

    *Un canapé (profond, pour que les jeunes filles puissent lire en s’asseyant en tailleur : c’est meugnon tout plein)

    *Mais c’est vrai qu’une bonne partie des choses se joue dans les rapports humains : des bibliothécaires qui ne font pas remarquer au lecteur qu’il a fait une grosse erreur quand il en a effectivement commis une, c’est déjà très bien. Un bibliothécaire qui sourit. Sexy, pas forcément, mais allègre, vivant, ouvert, gentil, voire mignon, c’est parfait.

    Nous restons ici dans le soft : nous ne parlerons pas des bibliothèques nationales qui ne fournissent pas d’accès distant (et qui obligent le lecteur à s’inscrire à la bibliothèque nationale d’un pays étranger pour obtenir ledit accès) ni du magasinier qui explique du ton du juste qu’il ne te donnera pas ton livre parce que la communication est interrompue de 12 à 13h. (Moi : Hein ? Et il est 12h01 ? – Lui : 12h02 !)

  18. Une bibliothèque un peu fondée sur les principes d’une colocation : chacun a son espace pour s’isoler s’il en a envie mais tout est structuré autour des lieux de vie en commun. Bien sûr, on y boit, on y mange, il faut rajouter de l’eau au chat et aux plantes, etc : en bref on y vit.
    Et au diable les bureaux, les banques de prêt et autres frontières entre les usagers et nous !

  19. Dans les grandes BU et dans les grandes BM: quelques postes publics “en” anglais, allemand, espagnol etc. mais aussi chinois, japonais, coréen, arabe, persan, cyrillique, hébreux etc. Quelle est la part d’étudiants étrangers dans nos BU? D’où viennent-ils? Quel handicap initial constitue d’après nous un clavier azerty pour un italien? Un clavier latin pour un turque? Un environnement windows tout français pour un russe? Mais ceci n’a rien à voir avec l’Euro 2008…

  20. Un endroit décloisonné, avec des canapés (pour lire!) et du café en accès libre… Et bien sûr des bibliothécaires avenants, souriants (voire agréables à regarder ;-)) et un max de services.
    La piscine à balles, je vote pour, mais alors aussi pour les adultes.

  21. Non, pas forcément. Des maisons de vie dans certaines bibliothèques ( ou plutôt certains espaces de certaines bibliothèques : je me vois mal dire à la beurette venue travailler dans le calme qu’elle ne trouve pas chez ses parents : “désolée ma petite, mais la convivialité de la piscine à balle passe avant tes études…”). Mais de véritables lieux de travail dans d’autres.

    Pourquoi faut-il que tu considères tout le temps que travail, silence et livres (et bibliothèques qui vont avec, telles que tu te les répresentes), c’est ch… et que bordel, “modernité” et numérique, c’est fun ?

    On peut avoir des bibliothèques d’étude, avec des gens qui aiment travailler dans le silence mais qui aiment également que ces bibliothèques soient lumineuses et belles, avec un personnel avenant. On peut très bien travailler dans un canapé avec un café à portée de main. Mais ces véritables bibliothèques de travail, on les fera pas tant que les bibliothécaires s’imagineront que les gens viennent là contraints et forcés, sont forcément tristes et poussiéreux et que la “vraie vie des vrais gens” (style TF1) est ailleurs.

    Il y a beaucoup de choses à faire en bibliothèque sans pour autant les transformer en annexe Ikea-McDo.

  22. Tiens, Daniel, dis-moi, je viens de jeter un coup d’œil à votre rapport d’activité et il semble que vos lecteurs ne soient pas très contents de l’offre d’imprimés ? Des lecteurs qui voudraient lire des livres et non jouer à la console dans une bibliothèque : vous avez de drôles de zèbres à Angers… 😉

    A moins que les lecteurs ne ressemblent pas forcément à ce que les bibliothécaires – “modernes”, geek et 2.0 – voudraient qu’ils ressemblassent ?

  23. @RM : dans la maison de vie, il peut y avoir une piscine à bulles ET des lieux de travail silencieux. Pour moi, rien n’est jamais exclusif. C’est une simple question de travail sur les espaces et les sons, non ? Un bon architecte peut parfaitement faire cela, et construire une bibliothèque dans laquelle on peut trouver les deux sans que personne ne gêne l’autre. Mais pour cela, il faut que l’on commence à penser la cohabitation comme possible…

    Pour les imprimés : c’est l’avantage d’une enquête comme Libqual, que de se recevoir de telles remarques dans les gencives (combien de bibliothèques ont pris le risque LibQual en France , déjà ??… ). Nous cherchons évidemment à voir où se situe le problème : manque d’exemplaires ? Mauvaise visibilité des documents existants ? Problème de politique documentaire ? et à trouver des solutions.

    Toujours sur les gencives : nos usagers pointent également le manque de ressources numériques… Donc, soit ils ne les voient pas (il faut que l’on communique sur notre offre tout de même conséquente) soit nous achetons à côté de la plaque, soit ils râlent pour râler, soit tu as répondu en loucedé pour me mettre mal 😉 Remarquons que laisser tomber la doc élec pour revenir aux revues papier ne changerait sans doute pas grand chose : ces dernières sont assez peu utilisées….

    PS : Et puis, attention : le fait que mon discours de responsable de la bibnum, soit “visible”, ne veut pas dire que nous n’achetons plus de livres…

  24. @ RM : enfin : peu importe comment je rêve mon lecteur idéal (euh, ma lectrice idéale, en l’occurrence… 😉 ) : je dois lui apporter ce qu’il me demande ET le préparer à demain (je parle des étudiants, mais pas seulement) ET lui simplifier la vie ET le cultiver ET le divertir ET l’aider à travailler. ET, pas OU… 😉

  25. @RM : c’est vrai que la visibilité du discours de Daniel masque certaines réalités que lui-même s’attache à rappeler régulièrement

    Le budget doc papier du SCD c’est environ 55% du budget documentaire.
    En terme de personnel, la gestion des collections papier (monogr+pério) occupe prés de 80% des équipes du SCD.

    La politique documentaire est un chantier à part entière et non négligeable qui mobilise une grande partie des équipes (acquéreurs + magasiniers) et prendra probablement en compte les résultats Libqual.

    Pour comparaison, l’équipe de la bibnum c’est 3 personnes, la formation des usagers, 6. Et un bibliothécaire sera, très prochainement, chargé des “Services innovants” au SCD.

    On reste donc très “traditionnaliste” dans notre mode de fonctionnement, la (seule?) particularité c’est qu’on affiche (dans le rapport, sur les blogs) notre volonté de ne pas se limiter en terme de réflexion et d’action.

    Là encore, il n’y a rien d’exceptionnel car bien d’autres BU font la même chose. Elles sont peut-être moins visibles (ça c’est l’effet grossissant du blog) et je trouve ça bien dommage. A quand l’équivalent de Libsuccess pour les bib françaises ?

  26. @L’équipe d’Angers (mais où est OT ?)

    Maison de vie : ta position sur les ET se défend hors de tout contexte et est même assez confortable. Malheureusement, je ne suis pas sûr que cela soit si aisé ni même souhaitable. N’ayant pas encore vu les résultats de Libqual de la bibli où je travaille, je ne saurais dire de manière précise (encore que j’aie de gros doute sur la représentativité des résultats de ce type d’enquête) ce que veulent les lecteurs mais, pour fréquenter des chercheurs et doctorants, je pense qu’ils ne viennent pas en BU exprès pour picoler (après, nous devons tout faire pour que ces heures de travail soient les plus agréables et efficaces possibles, nous sommes d’accord ; n’empêche qu’ils viennent pour bosser et que ce n’est pas mal). Et il a suffi que l’équipe bouge deux photocopieuses pour que se fasse engueuler sur le cahier de suggestion parce qu’on faisait trop de bruit. Accessoirement, vous avez peut-être la chance à Angers de disposer de grands espaces permettant une différenciation spatiale des usages mais ce n’est pas le cas à Paris où la crise du logement demeure (vivement la chute des cours !).

    Lecteur idéal : nous sommes d’accord sur son sexe. Reste à établir le portrait robot…

    Mission : Non, je suis désolé, ce n’est pas dans mes missions de divertir le lecteur.

    @Nicolas. Je ne doute pas que vous fassiez bien votre travail. Ni que les “traditionnalistes” soient aussi impliqués que vous dans les techniques “modernes”, d’ailleurs. Je crois en effet que les différences tiennent plus à la manière de présenter les choses que dans la réalité du travail.
    Et puis j’aime bien polémiquer (mais je me soigne)

    Libsuccess : un wiki n’est pas bien difficile à monter, la difficulté est surtout de faire participer les gens. Etonnant que l’ABF n’ait pas encore fait cela [hum] mais il suffirait d’y vouer une partie de Bibliopedia. Je rappelle cependant que quand quelques bibliothécaires avaient lancé un appel sur Biblio-fr (reçu par 15000 personnes) pour que des articles décents sur les bibliothèques soient rédigés pour Wikipédia, pas une oreille n’avait bougé.

  27. @RM : OT est en vacances et ne consulte pas internet… ah, zut, j’me suis encore fait avoir. Je prépare un petit billet sur la dimension “traditionnaliste” de nos actions et sur l’importance, mais la difficulté aussi de communiquer sur elles.

  28. En fait, on voudrait bien tout et le reste, sauf des bibliothèques..; Sous la rigolade et les propositions farfelues,ne décèle t-on pas un désespoir latent, un métier qui se cherche, un coeur de métier devenu indiscernable ?
    Soyons réalistes, demandons l’impossible,qu’ils disaient, dans le temps. Fini.
    Bon, ben il nous reste la bonne humeur, c’est toujours ça.Et ça n’engage à rien…

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