Le prix de la liberté

closeUne année au moins est passée depuis la publication de ce billet qui peut donc contenir des informations un peu datées.

(Suite à une discussion voici quelques jours avec J.V. de la BPI)

Nous, bibliothèques, dépensons des sommes conséquentes pour l’acquisition et la maintenance d’outils propriétaires sur lesquels nous n’avons aucune prise. Or il existe plein d’outils libres qui pourraient nous servir déjà, ou être utilisés comme base de développement d’outils destinés à la communauté des bibliothèques.

Ma question est très simple : pourquoi ne pas monter un pot commun qui permettrait de financer les développements nécessaires pour construire et diffuser des outils d’informatique documentaire libres ? Si toutes les bibliothèques versent un peu d’argent, le pot commun peut vite devenir intéressant, non ?

L’argent qui paie pour l’heure nos chaînes pourrait servir à régler le prix de notre liberté : on pourrait imaginer des opérations communes au cours desquelles des équipes de développeurs professionnels seraient rémunérées par un groupe de bibliothèques participantes sur des projets précis (un OPAC ; un moteur de recherche fédérée ; etc…). Le résultat serait diffusé en OpenSource, gratuitement.

Je ne vois que deux conditions :

  1. mettre nos petits egos boursouflés dans nos poches avec nos mouchoirs dessus
  2. travailler ensemble enfin

PS : je n’ai rien contre les entreprises qui nous fournissent ces outils. Dans l’ensemble, celles avec lesquelles j’ai contact réagissent tout à fait correctement et font leur travail, i.e. du business. Mais quand je vois passer certaines factures que nous payons avec de l’argent public, ça me fait grincer des dents.

PS2 : je parle de Bibliothèques sans faire de distinguo. Encore une fois, dans Bu et Bm, je ne vois que le B…

7 thoughts on “Le prix de la liberté

  1. J’ai une autre idée, qui est beaucoup plus simple à mettre en oeuvre : la plupart des outils existent déjà : SIGB bien sûr (Koha et PMB pour ne citer que ces deux là), portail (Drupal, Typo3, SPIP), recherche fédérée (pazpar2 d’indexdata), gestions de collections numériques (Greenstone, kete).
    Il y a bien d’autres besoins qui sont couverts par bien d’autres outils. Si quelqu’un veut citer un besoin, qu’il le fasse, je tacherai de trouver quel logiciel libre mettre en face.

    Certains de ces outils sont supportés par des sociétés de services spécialisées dans le domaine de l’info-doc (pour ce qui nous concerne : Koha, Drupal, pazpar2, Greenstone par exemple). Notre mission, c’est de déployer ces logiciels de manière professionnelle et avec du support, mais c’est aussi de développer les fonctionnalités qui manqueraient pour nos clients. Notre décision irrévocable, c’est de développer uniquement du libre, donc de le reverser chaque fois que c’est possible dans le pot commun.

    Il y a plusieurs avantages à la chose :
    – il est inutile de monter une structure qui court le risque de l’usine à gaz, pour faire avancer le schmillblick dans le sens que l’on souhaite.

    – le budget de déploiement est le même que pour un logiciel proprio, mais au lieu de dépenser l’argent en licences, on le dépense en développements, précisémment calés sur son propre besoin.

    A propos du risque d’usine à gaz : Mon expérience personnelle, c’est 5 ans comme salarié à la sécu, sur des projets de ce type (collaboratifs) qui ont tous capotés car l’un ne pouvait pas mettre son égo dans la poche, l’autre comptait le moindre centime, le troisième n’était pas assez motivé, le dernier a changé de directeur entre temps, et le “plan juppé” est passé par dessus tout ca… Bref, je suis pour le moins assez fraichement enthousiasme quand à ce genre de solution…

  2. @paul : du coup, je me dis : pourquoi ne pas créer une solution spéciale bibliothèques avec des outils libres, proposées sur un cd-rom, distribuée largement… ? Un peu sous le modèle de certaines distributions GNU/Linux orientée spécifiquement vers la musique, ou la vidéo, qui offrent sur un cd tout ce qu’il faut. D’ailleurs, une PME pourrait proposer cela, et proposer en sus le déploiement professionnel et le support… Suivez mon regard 😉

    Cela éviterait l’usine à gaz, même si je me voudrais croire que nous pouvons, dans les bibs, ne pas monter d’usine à gaz… Mais je suis un éternel optimiste…

  3. @ Frédéric (et paul…) : à propos de ce cd-rom, j’ai repensé à ça :
    On pourrait imaginer un cd-rom Bibs auto-installable (ou presque), toujours sur le modèle des bonnes distributions GNU/Linux : le binz s’installe tout seul et le système + ses logiciels sont configurés/opérationnels de suite.
    Pour l’OS du CD-Bibs, un GNU/Linux et l’on a un OS, un serveur Apache, un Mysql, un PHP, etc…
    Si l’on ajoute des installeurs/configurateurs automatiques pour toutes les briques dont lse bibs ont besoin (“Koha, Drupal, pazpar2, Greenstone” comme dit paul, mais aussi ORI-OAI, vufind, etc… ok, va falloir un DVD-Rom), on peut se retrouver rapidement avec un solution clé en main, globale, libre, pour les bibs…
    Et cela n’empêche pas les sociétés de service d’offrir le support quand la bib en a besoin.
    Bon, c’est juste une idée qui rebondit sur celle de paul, mais qui suit celle qui est au départ de mon post : nous donner les moyens de devenir libres…
    PS : pour le facteur humain, on doit pouvoir trouver un logiciel libre ad hoc 😉
    re PS : pour les usagers, le logiciel libre ad hoc reste à développer…

  4. Bonjour, je prends le fil de la discussion un peu en retard et je ne ferais que renforcer les deux point du premier billet:
    1. mettre nos petits egos boursouflés dans nos poches avec nos mouchoirs dessus
    2. travailler ensemble enfin

    PMB Services travaille avec plus de 1000 clients, j’en rencontre et j’en entends environ 2 ou 3 nouveaux par semaine et à chaque fois la même rengaine : “nous on travaille comme cela…” ou alors “Oui mais nous c’est différent…” “Oui mais eux ils font n’importe quoi”.
    Rien que le mot bulletinage a trois définitions possibles…
    Comment voulez-vous rassembler avec cela ? Regardez sigb-libres.info : on en est à bientôt deux ans de tergiversations pour aboutir à un semblant de décision, mal décidée, mal étudiée, avec des appréciations à l’emporte-pièce…
    Ca ne veut pas dire qu’il ne faut pas essayer, ça veut dire qu’il faut placer l’efficacité comme fil directeur et non pas le rassemblement.
    Eric

  5. @ Eric : OUI ! Nous ne pensons pas assez efficacité et pragmatisme, dans les bibliothèques, il me semble. Et nous sommes, comme dit le CDAV, dans la rechercher permanente d’une sur-qualité qui nous éloigne d’un bon fonctionnement au quotidien, en fait…

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