Passe ta cagoule, on a une intervention…

closeUne année au moins est passée depuis la publication de ce billet qui peut donc contenir des informations un peu datées.

Après ceci, et cela, je suis tombé sur ce billet chez nicomo, et sur ce passage : “Ce qui est certain, […] c’est que la pratique de bricoleurs amateurs qui, pour l’essentiel, est la nôtre actuellement atteint largement ses limites” qui me laisse à penser que je ne délire pas totalement (ou alors, nous sommes au moins deux…)

Pour aller dans le sens des propositions de nicomo esquissées à la suite du passage cité, je propose une autre solution (mais ce n’est pas incompatible avec des redéploiements locaux, bien entendu, dont je parlais : faisons feu de tout bois).

Je pense donc pour ma part au montage d’une équipe de biblio-informaticiens ayant vocation à intervenir au niveau national, et donc les missions pourraient être :

  • une veille technologique pointue
  • du développement de solutions ou une participation à des projets déjà en cours au niveau international (où sommes-nous sur la scène biblio-informatique mondiale ?…)
  • de l’accompagnement et du conseil de terrain, dans les SCD, à la demande de ces derniers (soit pour cet item, un travail de consultant, les coûts en moins, le sérieux en plus…)

tout le travail de cette équipe devant être reversé rapidement à la communauté des bibliothèques. Ce que je veux dire par là, c’est qu’il ne s’agit pas dans mon esprit de monter la nième usine à gaz humaine, produisant des rapports et des trucs éthérés dont tout le monde se félicite, mais qui ne servent à rien.

Bien au contraire, tout doit être fait pour dynamiser l’équipe, l’ancrer dans des pratiques réelles, l’utiliser comme support ponctuel d’aide aux SCD et l’empêcher de s’endormir sur ses lauriers. D’ailleurs, dans cette optique, pourquoi ne pas constituer une équipe tournante, composée d’individus recrutés sur ces missions et dès le départ pour cinq années maximum afin de limiter l’enkystement ?

Certes, la naissance de cette équipe de choc, sorte de GIGN G2ID (Groupe d’Intervention en Informatique Documentaire) serait une (r)évolution notable, mais ce virage semble inévitable et important :

  • Inévitable, parce qu’il est illusoire de penser que les problématiques numériques ne vont pas devenir un élément central dans les SCD et qu’il est temps de s’attaquer à cette problématique ;
  • Important, parce que si nous ratons ce virage, i.e. si nous ne nous donnons pas les moyens humains de négocier ce qui ressemble tout de même à un changement de culture (allez, pour faire moins grandiloquent, écrivons “de culture bibliothéconomique”, ça fera moins peur…. Quoi que…) nous allons laisser passer le train sans monter dedans. Et c’est un TGV…. Il va vite… Et peut parfaitement avancer sans nous. Ce qui serait dommage, parce que nous avons des savoirs-faire à valoriser.

(On remarquera que ma proposition n’est pas incompatible avec celle de nicomo : on peut imaginer des G2ID régionaux issus de regroupements locaux de SCD, et un G2ID national pour les dossiers les plus lourds. L’important, c’est de monter un outil dynamique qui avance…)

Demeurent plusieurs questions importantes :

  • Où trouver les supports pour ce type de poste ?
  • Qui accueillerait cette équipe du point de vue géographique et institutionnel ?
  • Est-ce une bonne idée ?
  • Qui m’a piqué mon dessert ?

MàJ : ce qui précède peut s’articuler avec cette proposition de XG ; et n’est pas exclusif, dans mon esprit, des BM et de la Territoriale, au contraire (ceci pour rassurer The Desesperate Librarian Housewife)

0 thoughts on “Passe ta cagoule, on a une intervention…

  1. Un peu militariste comme approche, non ?
    Sérieusement, c’est logique mais est-ce réaliste ?
    Récemment, je souhaitais monter un truc du genre pour les universités lorraines qui s’appelait “SOS AO”, une plateforme de référence pour les enseignants-chercheurs, les bibliothécaires, les services scolarité et les CRI afin de répondre à la problématique des Archives Ouvertes. Eh bien, l’enthousiasme il est pas délirant ! Je crois que l’idée, je peux la remballer…

  2. En dehors du clin d’oeil “militariste” (j’imaginais des mecs descendant en rappel d’hélicos, tout ça pour des livres et des SIGB…) : je crois qu’il va bien falloir qu’on y passe, à cette montée en puissance/professionnalisation des bibs numériques, sans quoi… le train ne sonnera pas trois fois… et l’avenir se fera sans nous.
    Ce qui m’inquiète, c’est que j’ai le sentiment que peu de collègues se rendent compte des transformations en cours en ce moment. Du coup, on prêche dans le désert.
    Mais bon, ce n’est pas parce que ‘est difficile qu’il ne faut pas essayer de le faire !

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